Gauche niçoise : par ici la sortie

Game over pour la gauche la plus bête du monde : elle ne sera pas représentée dans le prochain conseil municipal. Le Gouvernement, en annonçant le second tour des Municipales pour le 28 juin, vient d’enterrer les espoirs des éliminés du 1er tour qui espéraient pouvoir rejouer le match aller.

Je les entends déjà crier au déni de démocratie, clamer dans les médias que cette élection a été vidée de sa substance à cause de l’abstention… même si je suis convaincu que plus de participation aurait conduit au même désastre.

Ça commence déjà d’ailleurs !!!
Les raisons d’un fiasco

Pas besoin d’être un génie pour le constater : dans une ville comme Nice, où la droite domine la vie politique depuis l’après-guerre, partir chacun de son côté relève du suicide politique. La gauche française est en crise, profonde, elle cherche à se réinventer, et à Nice, c’est encore pire.

Pour les non-Niçois, rapide présentation du choix proposé au électeurs le 15 mars dernier :

  • La liste Viva!, soutenue par le PCF, Génération.s, La France Insoumise et le collectif Ensemble – tête de liste Mireille Damiano (8,9%)
  • La liste Nice au Cœur, soutenue par le PS, et au départ l’UDE, puis LEF puis plus rien – tête de liste Patrick Allemand (6,5%)
  • La liste Nice Écologie, soutenue par EELV , L’Alliance Écologiste Indépendante, CAP21 … (je vous mets pas toute la liste on s’y perd) – tête de liste Jean-Marc Governatori (11,3%)

Et donc voilà nos fers de lance de la de la gauche et de l’écologie partis en campagne chacun de leur côté. Bien sûr il y a eu des échanges, des réunions de chefs à plumes (certains de bonnes volontés, d’autres moins) pour tenter l’union. Et pour tout vous dire, j’y croyais sérieusement, au début.

Mais très vite sont arrivées les premières dissensions. Il y a les candidats naturels qui menacent de dissidences s’il ne sont pas investis, ceux qui prônent l’union mais qui sont priés de se taire, celui qui dit « je veux bien m’allier avec untel mais pas avec tel autre », celui qui dit « si lui y va, moi je viens pas », ceux qui distribuent les labels « de gauche » (c’est une appellation contrôlée), celui qui ne veut surtout pas être de gauche (en même temps vu son passé) … bref ça ne pouvait pas marcher.

Et le pire dans tout ça, c’est que personne n’a rien trouvé à redire sur les programmes … puisque dans les grandes lignes tout le monde défendait les mêmes idées. Bien sûr il y avait des nuances, mais rien d’insurmontable entre gens sérieux.

Chacun avait son plan vélo, sa mesure de gratuité des transports publics, sa volonté de rénovation énergétique des bâtiments publics, ses mesures pour améliorer l’habitat social, son envie de restaurer la filière agricole locale … bref les mêmes idées portées par 3 listes différentes.

Mais, encore une fois, les égos, les rancœurs, les tractations en sous-main, la volonté plus forte de nuire au copain d’à côté que de gagner, l’ont emporté.

Mais qu’est-ce que tu es allé f… dans cette galère ???

Très simplement, parmi certains principes, il en est un qui m’est cher, c’est la loyauté. J’ai un engagement auprès de ma formation politique et de ses militants. Ils ont fait un choix, je le respecte et j’assume mes responsabilités. Je l’avais déjà fait en 2017, en soutenant le candidat désigné par le PS à la présidentielle, puis en étant candidat suppléant aux législatives (je savais qu’on se prendrait une boîte, mais c’était nécessaire et dans un autre contexte). Et là encore j’ai assumé ma responsabilité, j’ai fait campagne, en y mettant toute mon énergie, parce que j’étais (et je suis) toujours convaincu que ces idées, ces projets étaient et sont encore nécessaire pour Nice.

Aussi parce que, derrière les têtes d’affiche, il y a des militants sincères, dévoués, qui sans relâche ont travaillé bénévolement, ont tenté de convaincre du bien-fondé de ces projets. J’ai pris plaisir à les côtoyer, pris plaisir à échanger avec certains militants de nos « concurrents », et oui j’ai aimé faire cette campagne. La désillusion n’en est que plus amère.

C’est fini … pour l’instant

Aujourd’hui, je suis déçu… mais soulagé. Déçu parce que pendant les 6 prochaines années, nos idées, nos projets seront inaudibles et inexistants, déçu comme les milliers d’électeurs qui aspiraient à un vrai changement dans la ville. Mais en même temps soulagé que cette campagne s’arrête enfin, que ce grand foutoir soit derrière nous.

Bien sûr, ce mandat sera dur, sans représentation de la gauche dans les instances municipales, mais il faut savoir accepter la défaite, quand elle est méritée. Et peut-être que l’humilité et le bon sens primeront lors de nos prochains échanges.

Il restera bien 2 ou 3 écolos perdus dans le fond de la salle du conseil municipal (ils sont qualifiés avec … 11,3%), mais entre les troupes Estrosistes largement majoritaires et les populistes menés par Vardon, ils auront bien de la peine à exister.

Je suis avant tout un militant et un électeur de gauche, convaincu que les solutions que nous proposons sont justes, nécessaires et permettront de remettre l’humain et la planète au centre de nos préoccupations. Je reste révolté par l’injustice, les inégalités, les ravages du néo-libéralisme mondialisé – cette nouvelle religion dont le seul Dieu est le pognon – et je crois sincèrement que, collectivement, nous sommes capables de « changer la vie ».

Tout ce que j’espère, c’est que maintenant que nous avons démontrer notre formidable capacité à nous planter, chacun de notre côté, nous puissions travailler tous ensemble… mais en sommes-nous capables ?

Post-scriptum : et le leader du PRG dans tout ça ? Ben il a rallié la liste… Estrosi. Etonnant non ?

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