Depuis quelques temps fleurissent dans ma boîte mail pro (et dans grand nombre d’entreprises) nombre d’anglicismes adoptés par les entreprises (et les gouvernants) qui veulent ainsi montrer leur ouverture à l’international (pardon on dit worldwide paraît-il)

Petit florilège

J’ai ainsi appris récemment que je ne travaillais plus dans la distribution mais dans le retail, que je ne m’occupais plus des appros mais de la supply chain, que les réunions sont désormais des meetings.

Les anciens chefs d’équipes sont devenus des leaders de team, au sein de la direction produits worldwide, que les concepteurs d’emballages s’occupent désormais du packaging, et le plan de rayon est devenu du merchandising…

Enfin, on ne fait plus de tableaux mais des reportings, l’analyse de données est devenue du benchmarking, et un produit n’est plus en rupture mais out of stock. Enfin, on en prend plus soin de nos clients, on fait du care…

Ce ne sont que quelques exemples : regardez attentivement vos messages vous verrez qu’ils sont de plus en plus truffés de ces petits mots qui ne veulent au final pas dire grand chose.

Tout ça ne serait pas un peu du bullshit ?

Je ne suis pas ce qu’on peut appeler un intégriste de la langue française. Je préfère le hashtag au mot-dièse, le tweet au gazouillis et le blog à l’hideux blogue. Ces termes font partie de l’histoire d’Internet et sont, eux, internationalement adoptés. Toutefois notre langue est suffisamment riche et variée pour qu’on ne lui substitue pas des mots préexistants sous prétexte de paraître plus moderne.

Tous ces anglicismes ont pour but de paraître (et uniquement de paraître) plus modernes, à la page… bref sont dans l’air du temps. Ils servent aussi à masquer l’incapacité de nombre de managers (oui on ne dit plus responsables) à modifier leurs pratiques, à analyser ce qui ne fonctionne pas et à y remédier de la façon la plus simple. On reste ainsi dans une culture de complexité, où on multiplie les interlocuteurs (au point de ne plus arriver à savoir qui fait quoi), et on habille tout ça de verbiages inutiles, destinés à masquer les carences.

Alors, au risque de passer pour un vieux con (ah pardon, on me glisse qu’il fat dire plutôt old school), parlez français ! Il ne sert à rien d’être moderne si personne ne vous comprend.

PS : on ne signe plus ses messages par cordialement, on lui préférera Best Regards. Et tout cela est malheureusement authentique.

8 commentaires

  1. Tu peux me compter dans l’équipe vieux cons. Je vois passer tous les jours sur Twitter etc des anglicismes, dans la publicité n’en parlons pas, c’est vendeur, paraît-il. Moi ça me donne envie de zapper. Dans les entreprises, il y a aussi les happiness managers pour rendre désirable une fonction. Vaste sujet.

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