Demain, nous serons le 8 mars, et donc, comme on peut le voir partout, la fameuse journée ou les gonzesses ont tous les droits pour nous emmerder !
La minute Alain Decaux
Sauf que c’est pas du tout ce qui est prévu à la base : selon la terminologie officielle, le 8 mars est célébré l’International Women’s Day, ou Journée Internationale des Droits des Femmes. Parce qu’au XXIème siècle de notre civilisation, nous sommes encore obligé.es de rappeler qu’à peu près partout dans le monde, les femmes ont des droits inférieurs à ceux des hommes.
J’avoue, ça me dépasse un peu : qu’en 2021, nous soyons encore contraints de rappeler que les femmes, de par le monde, devraient avoir strictement les mêmes droits que les hommes, qu’elles devraient être traitées, dans tous les domaines, de la même façon, sur le même niveau que leurs homologues masculins, et que ça ne soit pas encore le cas me sidère.
La fête à neuneu
Dans les entreprises, on déborde d’imagination pour célébrer cette journée, en commettant quelques impairs ! Dans certaines boîtes, on propose aux salariées (féminines) de noter les bonnes intentions de leurs collègues masculins envers elles, les gagnants (et uniquement eux) se voyant récompensés par l’entreprise. Le tout sous la pompeuse appellation de Journée Internationale de la Femme. Je ne parle pas de celles et ceux qui ont la bonne idée d’en faire une fête commerciale, mettant en avant leurs promos sur les bijoux, ou les aspirateurs …
Tout est faux là-dedans. Rien ne fonctionne. La personne qui a pondu ce truc n’a absolument rien compris à l’objectif initial de cette journée, qui est de rappeler les luttes menées depuis le début du XXème siècle pour faire progresser l’égalité entre les deux sexes : ce n’est pas de gentillesse et de petites attentions dont les femmes ont besoin, c’est de voir leurs droits progresser pour être – enfin – les égales des hommes. Qu’on considère une femme qui travaille comme son homologue masculin et qu’à compétence égale le salaire et les possibilités de progression soient les mêmes. (et ce n’est qu’un exemple).
Je n’ai pas besoin d’une carotte pour être attentif aux femmes (et aux hommes) qui m’entourent. Je n’ai pas besoin qu’on me rappelle qu’une petite attention gentille à un.e collègue, un.e ami.e ou ma partenaire, c’est juste quelque chose de normal. Par contre, voir des personnes compétentes ne pas accéder à des postes à responsabilité parce qu’elles sont des femmes, constater que dans certains endroits, les femmes n’ont pas le droit de vote, de s’émanciper de leurs maris, parfois même pas le droit à la parole, là ça me pose un vrai problème (et encore je ne parle pas des violences, des agressions qui sont commises sur elles et la culpabilité qu’on veut – en prime- leur faire porter).
Le jour où on n’aura plus besoin de célébrer cette Journée Internationale des Droits des Femmes, je serais le plus heureux des hommes !
“Je n’ai pas besoin d’une carotte pour être attentif aux femmes”
Moi, j’appelle ça une bite.
La tienne n’est pas orange et pointue ? On m’aurait menti ?