Depuis l’accession au pouvoir d’Emmanuel Macron, les inégalités s’accroissent en France. Retraités, chômeurs, précaires, tous sont impactés par les choix politiques de la majorité, alors que les plus nantis profitent de la mansuétude du pouvoir.
À un an de la présidentielle, petit retour sur cette politique ou l’humain n’est qu’une variable d’ajustement.
Haro sur les chômeurs
Dès le début du quinquennat, les chômeurs et travailleurs précaires ont été désignés comme la bête noire du Gouvernement. D’abord on a commencé par masquer les statistiques. Fini les bulletins mensuels annonçant le nombre d’emplois détruits, créés, et les impacts des politiques publiques sur le marché de l’emploi.
Très vite, il a bien évidemment été proposé de réformer l’assurance-chômage. Coûteuse en cotisations, en moyens, celle-ci devenait un fardeau pour les finances des entreprises … qui alimentent les statistiques en licenciant à tout va. Après tout, si on peut virer les gens et faire en sorte que l’indemnisation coûte moins cher, pourquoi s’en priver ? Ainsi, on précarise encore un peu plus les demandeurs d’emploi, après tout ils n’ont qu’à aller bosser !
Justement, on a aussi vu ressurgir le fameux discours sur le renforcement des contrôles. C’est bien connu, un chômeur est forcément une grosse feignasse, qui vit sur le système et sort de son lit à midi, pour se caler dans son canapé et passer la journée à bouffer des saloperies devant sa télé 4K payée grâce aux allocs. Il faut traquer ces profiteurs du système, jusque dans les chiottes (comme dirait Vladimir).
À mort les vieux !
Après les chômeurs, voilà le tour des futurs retraités. Pensez donc, ceux qu’on a réussi à remettre dans le droit chemin de l’emploi mal payé et mal considéré peuvent bien tirer 2 ou 3 ans de plus. Comme ça on leur versera leur pension moins longtemps – et, en étant cynique jusque au bout, comme ils seront plus usés par le travail, on économisera aussi sur la diminution de l’espérance de vie.
Et puis, autant que faire se peut, on va aussi modifier les méthodes de calcul, de manière à diminuer la pension versée. Après tout, ils sont vieux, ils ne produisent plus rien, on va pas en plus se démener à leur offrir une fin de vie digne. Après avoir passé 42 ou 44 ans à bosser, à générer des profits pour leurs entreprises, on ne va pas non plus les récompenser… ils n’ont fait que leur devoir. Et puis la précarité, c’est pas si terrible. Vu le nombre de gens qui vivent avec, ils ont l’air de très bien s’en sortir.
Et tant qu’à faire, on va aussi gratter des sous sur les pensions de réversion. Les petites mamies qui se retrouvent veuves n’ont qu’à se démerder … tant pis si elles appartiennent à une génération ou seul le mari travaillait et ou les femmes élevaient des futurs chômeurs travailleurs.
Problèmes de riches
Bien sûr, toutes ces économies doivent bien bénéficier à quelqu’un. En l’occurence à quelques-uns. Le Gouvernement a donc allègrement supprimé l’ISF, permettant ainsi aux grandes fortunes d’économiser quelques milliards. Il laisse aussi allègrement s’écouler l’évasion fiscale, ne faisant que trop peu pour rapatrier les capitaux en France. Après tout l’argent généré par le travail des Français est bien mieux au Luxembourg ou au Panama.
De fait, grâce à toutes ces économies, l’argent ne ruisselle pas, les inégalités progressent. Les pauvres sont de plus en plus pauvres (mais on s’en branle) et les riches sont de plus en plus riches. Et en même temps, on continue à démanteler les services publics. Écoles, hôpitaux (et la réalité du moment nous le rappelle cruellement), sont dépouillés, appauvris, et rien dans le programme des Marcheurs ne semble vouloir corriger cela. Afin de protéger la population (contre l’envie de se révolter sûrement), le Président a annoncé la création de 10.000 postes de policiers supplémentaires. On ne sait jamais, la pauvreté pourrait engendrer de la délinquance supplémentaire.
Voilà la réalité de la France d’aujourd’hui. Une usine à fabriquer de la misère, pour enrichir encore plus ceux qui ont déjà tout, et de la répression pour mater ceux qui oseraient se révolter. Parce que c’est notre projet …
Image par Christelle PRIEUR de Pixabay