Avec l’extension du pass sanitaire aux salarié·es des lieux accueillant du public, le gouvernement se prépare à une nouvelle vague de contestation et d’incompréhensions en tout genre
Règle, exceptions et champ d’application
Tout ce qu’on sait, c’est qu’à quelques jours de l’application de cette nouvelle règle sanitaire, les contours sont toujours aussi flous. Une partie de mes collègues passe la majeure partie de sa journée de travail dans un bureau ou dans une réserve, mais est susceptible, de temps en temps, d’accéder à la sacro-sainte surface de vente et être au contact du public. Seront-ils dans l’obligation de montrer leur pass, ou pas ?
D’autres commencent déjà à se questionner sur la suspension éventuelle de leur contrat de travail, et ses conséquences. Certain·es se demandent même s’ils ont la possibilité de travailler dans un autre service (ce qui est fort improbable dans la majeure partie des entreprises), voire dans une autre entreprise, qui, pour le moment, n’est pas soumise à cette obligation. La question qui se pose dans ce cas là est de savoir quel contrat prévaudrait sur l’autre, en cas de levée de l’obligation dans la première entreprise.
Certains aussi aimeraient bien voir l’entreprise, à partir de mi-octobre, prendre en charge les tests PCR pour les personnes non-vaccinées – bouffant ainsi allègrement la part de participation aux bénéfices réalisée par tous, qui diminuera aussi pour les vaccinés. Clairement, l’employeur qui accèderait à cette demande se mettrait à dos toutes celles et ceux de ses salarié·es qui, eux, ont un comportement responsable.
Liberté individuelle vs responsabilité collective
Beaucoup de personnes opposées au pass sanitaire brandissent la menace de la liberté individuelle d’aller et venir comme ils/elles l’entendent. Honnêtement, cet argument peut s’entendre. On peut s’interroger sur la traçabilité des pass, des contrôles (heure et lieu) et tout ce genre de choses. Mais, dans une société ou la plupart d’entre nous transporte un ou plusieurs mouchards (téléphone, carte bancaire…), je crois que ce combat est d’ores et déjà perdu d’avance.
Ils oublient par contre de rappeler la responsabilité collective de la vie en société. Il ne s’agit pas que d’agir comme bon nous semble, il s’agit aussi de ne pas nuire, voire de protéger son prochain. Or il se trouve que nous sommes tous également exposés face à ce virus, et que les mesures de contrôle, d’utilisation d’un pass, permettent d’éviter l’explosion des contaminations dans les lieux publics tout en les maintenant ouverts – et donc en corollaire le risque de développer, pour certain·es, des complications pouvant être fatales.
On a vu quelques clusters se former dans des discothèques, mais ça reste somme toute l’exception pour le moment. Et, dans la plupart des lieux soumis à l’obligation du pass sanitaire, les choses se passent globalement dans le calme. La mesure semble – pas forcément de bon cœur- acceptée par la population, hormis la minorité (car oui c’est une minorité) qui manifeste bruyamment sur les réseaux sociaux et dans les médias en panne de scandale.
Alors, ne vous inquiétez pas trop des velléités du capitalisme de vous contrôler, il le fait déjà, et depuis longtemps. Interrogez-vous plutôt sur ce que vous faites, pour vous et pour les autres, au sien de la société dans laquelle vous vivez. Et acceptez le fait de mettre temporairement de côté un peu de votre liberté pour protéger celles et ceux qui veulent avoir la liberté de vivre … Et honnêtement, présenter un QR Code, c’est pas non plus vous mettre à poil à toute occasion ( ce qui serait somme toute des plus cocasses).