Aujourd’hui sort “Les Fossoyeurs“, une grande enquête sur la marchandisation des EHPAD, et de leurs résidents, devenus centres de profits pour les actionnaires. Je n’ai pas encore lu le livre, mais le seul sujet me glace le sang !!
Money, money, money
Ce qui est frappant, encore une fois, c’est que les investisseurs, les décideurs ont encore trouvé le moyen de faire du profit sur le dos des gens. Et puis là ils ont choisi une cible facile et crédule : les vieux. Les plus vulnérables, les plus dépendants, le plus souvent des gens qui ont consacré tout ou partie de leur vie à travailler (au profit des actionnaires) et qui se voient, à la fin de celle-ci, utilisés comme centres de profits pour ces mêmes actionnaires (ou leurs héritiers).
La boucle est bouclée : l’acte même de naître (dans une clinique) profite aux actionnaires. Ensuite, nos mômes s’“éduquent“, à grand renfort de marketing, pour orienter la consommation (au profit des actionnaires). Les mêmes, devenus adultes, travailleront parfois et consommeront forcément au profit des actionnaires, enfin ils vieillissent et meurent dans des établissements dont le but premier est de générer du profit pour … les actionnaires.
Le Dieu-profit
Je ne suis pas un fervent anti-capitaliste, je considère même que la liberté d’entreprendre a permis de grandes avancées – bien plus que ce qu’aurait pu permettre le cadre d’une économie étatisée. Le problème, pour moi, est que tout est devenu prétexte à générer du profit, et qu’on a l’impression que nos vies ne sont là que pour cela.
Le dividende, la rentabilité, la réduction des coûts, sont devenus les dogmes indépassables, les mantra d’une société qui en oublie même ses bases, sa dignité. Seul le profit compte, même s’il se fait sur le dos des petits vieux qui chient dans leur couche, et des soignants qui les torchent. On dit que la civilisation a commencé quand on a appris à soigner les blessés, les faibles. Sommes-nous prêts à redevenir des animaux sauvages, en abandonnant nos anciens, nos invalides aux mains des prédateurs de la finance ?
Le plus ironique, au final, est que, riches ou pas, beaucoup finiront leur vie dans les mouroirs qu’ils auront eux-mêmes créés, et qu’ils subiront les conséquences de leurs actions … le karma!