On commence à entendre une petite musique à gauche, qui présenterait le vote pour Mélenchon à la présidentielle comme un vote « utile ». Honnêtement je n’y crois pas… et de toute manière je ne voterai sûrement pas pour lui au premier tour. Petit tour d’horizon des rasions de ce choix.
Vote de conviction
J’ai toujours considéré qu’une élection se jouait en deux temps : le premier tour, on choisit, le second, on élimine. Donc cette petite musique du vote utile dès le premier tour commence à me gonfler sévèrement. Après 20 en PACA, j’ai pris la sale habitude de jouer les castors quasiment à chaque second tour. Et je vous avoue que ça m’amuse moyen à chaque fois.
Un premier tour sert à se prononcer sur le ou la candidat·e dont on se sent le/la plus proche. Certain·e·s l’annoncent, ils visent parfois un faible pourcentage, et souhaitent juste participer pour faire entendre une voix dissonante dans le paysage politque, tout en sachant très bien qu’ils ou elles ne seront jamais élus. Doit-on pour autant les négliger, et pire encore culpabiliser leurs électrices et électeurs ? Parce ceux et celles-ci empêcheraient la qualification éventuelle du ou de la candidat·e le/la mieux placé·e ?
Il ne faudrait pas inverser les rôles : c’est au ou à la candidat·e de convaincre le corps électoral de le choisir, et non pas d’en faire un choix par défaut. Si celui ou celle-ci n’a pas su s’imposer, c’est qu’il ou elle a loupé sa campagne. Et ce ne sont ses adversaires, ni les électrices et électeurs qui sont à blâmer.
Le cas Mélenchon
J’ai déjà dit tout le bien que je pensais de Jean-Luc Mélenchon : ce type me sort par les yeux et les oreilles. Il se présente comme le sauveur, mais passe son temps à mépriser celles et ceux qui ne pensent pas comme lui. La première qualité d’un Chef d’Etat est d’être en capacité de garder ses nerfs : on se rappelle de Sarkozy et de son fameux « Casse-toi, pauvre c…« . Et on ne peut pas dire que ça soit la qualité première de notre sujet.
Par ailleurs, j’ai passé les cinq dernières années à recevoir, de façon régulière, et comme nombre de mes camarades, des torrents d’insultes de la part de militant·e·s LFI. Ceux-ci nous traitent au hasard de collabos, de sociaux-traîtres et autres joyeusetés de ce genre. Je devrais donc, au nom d’un prétendu sauvetage de la gauche, accepter de mon plein gré d’être dirigé par des gens qui me méprisent ?
Enfin, de nombreuses prises de position de JLM me semblent dangereuses pour le pays : sa vision de la laïcité et du vivre-ensemble, trop laxiste, ses proximités idéologiques avec des dirigeants mondiaux dont on mesure à peine la dangerosité, et cette obsession à vouloir désobéir aux traités européens, quitte à mettre toute l’Union en péril (alors qu’elle semble enfin avoir trouvé une raison d’être.
Donc, cette fois encore, je choisirai librement mon vote au premier tour, en fonction des projets, de la vision que j’ai pour le pays, et non sur un critère quelconque d’utilité. Il restera un second tour pour éventuellement éliminer… ou faire autre chose si la météo s’y prête.
Pas mieux.
« ses proximités idéologiques avec des dirigeants mondiaux dont on mesure à peine la dangerosité »… N’est-ce pas le contraire ?
Dont on mesure très bien la dangerosité ?
J’ai volontairement mis « à peine », vu l’étonnement (feint?) de nos dirigeants devant l’offensive lancée par Poutine. Ils avaient l’ai surpris devant la tournure des événements (il n’y a qu’à voir le limogeage du chef du renseignement militaire …https://www.bfmtv.com/international/asie/russie/guerre-en-ukraine-le-directeur-du-renseignement-militaire-francais-limoge-seulement-7-mois-apres-sa-nomination_VN-202203300583.html)
[…] 2e tour, sachez que nous ne jouerons plus aux castors. Le camp du bien a du souci à se […]
« J’ai toujours considéré qu’une élection se jouait en deux temps : le premier tour, on choisit, le second, on élimine ». Oui c’était vrai « avant », ça. Maintenant, il y a un premier temps (avant les deux autres) représenté par les « sondages » (vrai ou faux, peu importe). Donc dire « le second tour j’élimine », c’est bien gentil. Mais Macron ou Le Pen, j’élimine les deux ! Du coup, vu le tour « 0 » représenté par les sondages, si on ne vote pas Mélenchon aucun candidat de gauche (voire du centre) au second tour. Donc on élimine qui ? Malgré ses imperfections (que je ne nie pas) n’est-il pas un meilleur futur président que Marine ou Macron ??
Donc, si je suis votre raisonnement jusqu’au bout, pas la peine de se faire ch… à aller voter… laissons les sondages désigner le prochain chef de l’Etat directement… ça sera moins pénible et moins cher.
D’ailleurs je n’ai pas été interrogé par les fameux sondeurs… ils ne connaissent rien de mon opinion, donc le 1er tour reste pour moi le seul moyen de l’exprimer.
Plus sérieusement, j’ai du mal à considérer Mélenchon comme « de gauche ». Il est à mes yeux un populiste, qui essaie de surfer sur les colères (légitimes) de la population pour se faire élire. Il sera de toute manière en incapacité d’avoir une majorité donc de gouverner efficacement, et encore moins en capacité de réformer la Constitution comme il prétend vouloir le faire. Donc ça reste pour moi un vote inutile.