Pourquoi je (ne) voterai (pas) Macron

Après un premier tour qui s’est transformé en Berezina pour les partis traditionnels, le second tour opposera Macron et Le Pen. Et comme depuis 20 ans, me voilà à nouveau appelé à faire barrage.

Le castor a mal aux dents

J’avoue honnêtement que je n’ai pas envie, vraiment pas. Macron a beau essayer de donner des gages à la gauche, on sait très bien qu’il ne s’agit que de paroles, et qu’une fois l’élection passée, tout va redevenir comme avant. Après 5 ans de mandat, beaucoup de Français·e·s sont épuisé·e·s. Entre les gilets jaunes, les retraites et les 2 ans de crise sanitaire, beaucoup ont vu leurs repères bouleversés.

Pourquoi je (ne) voterai (pas) Macron Castor
Il lui faudrait un bon dentiste

Puis le castor, je commence à être rodé. En PACA, c’est même devenu un sport national pour les électeurs de gauche, qui se voient systématiquement refermer les portes du second tour : régionales, départementales, municipales… le plus souvent ça se termine en vote-barrage pour empêcher les nationalistes d’accéder aux responsabilités. Et le plus souvent, les élus qui en profitent oublient derechef la provenance des suffrages qui les ont installés.

Alors j’avoue, la tentation est grande de ne pas y aller, de m’en battre les cacahouètes et de laisser les autres choisir. Je ne me sens représenté par aucun des qualifiés au second tour, et honnêtement, donner ma voix à un type qui, comme les autres, la prendra pour une adhésion à son projet et continuera son œuvre de casse sociale me fait très peu envie.

La digue fragilisée

Pour autant, j’ai du mal à laisser une possibilité au RN d’accéder au pouvoir. Malgré le ripolinage de son discours, Marine Le Pen est et reste d’extrême-droite. Elle assume ses choix de repli nationaliste, de restrictions des libertés, et est prête à instaurer des mesures qui diviseront à coup sûr la société, plus encore qu’aujourd’hui.

Pourquoi je (ne) voterai (pas) Macron Barrage du malpasset
Le barrage du Malpasset… ou ce qu’il en reste

De plus, ses amitiés avec les plus grands démocrates de notre époque (Poutine, Orban…) mettraient la France au ban des nations. Ses positions anti-européennes sont un péril pour le pays, dont l’activité économique dépend fortement des échanges avec les Européens. Puis honnêtement, je me sentirai humilié, après plus de 20 ans de luttes contre Le Borgne et sa famille, si elle accédait au pouvoir.

Donc, encore une fois, c’est avec réticence, en me bouchant le nez et en maudissant les incapables qui prétendent vouloir représenter la gauche dans ce pays de merde que je voterai Macron le 24 avril. En espérant enfin que ma famille politique comprenne que les temps ont changé, que ce n’est pas en évoquant les congés payés (1936) ou les 35 heurs (1997) qu’elle pourra espérer à nouveau obtenir la confiance de nos concitoyen·ne·s.

Pays de merde !

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