Sus aux pauvres

Plutôt que d’éradiquer la pauvreté, la droite et les macro-« ni-ni »-stes ont choisi de mener une véritable guerre contre … les pauvres eux-mêmes. Retraites et allocations sont de plus en plus difficilement accessibles, éloignement des centre-villes, tout est fait pour les faire disparaître du regard des autres.

Crit’air con

Au nom de la désormais sacro-sainte « transition écologique », les maires des grandes villes créent des zones à faible émission (ZFE), accessibles seulement aux véhicules les plus récents. De fait, on interdit à une certaine population, ne pouvant se déplacer qu’avec une vieille guimbarde (faute de moyens pour s’équiper avec un modèle plus aux normes) de s’approcher des centre-villes. Bien sûr il existe des aides pour acheter une voiture neuve… sauf que quand le salaire couvre à peine les frais fixes, si la Clio d’il y a 20 ans roule encore, on peut mettre les sous ailleurs… dans l’essence pour aller bosser demain par exemple…

Alors certes, ils peuvent venir en transports en commun… si tant est que ceux-ci existent encore. Les chauffeurs n’ont plus envie de conduire des bus surchargés, et dans certaines zones rurales, il n’y a pas de transports publics. Pour certains travailleurs, en horaires décalés, c’est la même problématique : pas de transports aux heures où ils embauchent et/ou débauchent. Ceux-là sont condamnés à s’offrir une voiture.

Alors, vous me direz, pourquoi ne pas vivre plus près des centres urbains ? Voilà une bonne question. Et on en revient aux moyens : les maires veulent valoriser leurs patrimoines en construisant des tours de bureaux, des centres touristiques et autres, l’immobilier flambe au profit des loueurs et autres amateurs de résidences secondaires, et les travailleurs du bas de l’échelle se retrouvent interdits d’accès à des logements proches de leur lieu de travail… où ils ne pourront bientôt plus se rendre avec leur bagnole.

Une retraite ? Quelle retraite ?

Une des vieilles antiennes de la droite est de travailler plus et plus longtemps. Depuis 25 ans que je suis rentré dans la vie active, l’âge de la retraite ne cesse de bouger. Pas en âge réel, en âge théorique. Aucun gouvernement, au pouvoir depuis tout ce temps, n’a intégré le fait que dans nombres de profession, la retraite intervenait plus tôt que le terme annoncé dans les textes, souvent à cause de maladies ou d’incapacités diverses.

Par ailleurs, le patronat, qui ne cesse de demander à cor (de chasse) et à cris de repousser l’âge de départ en retraite, ne fait toujours rien pour améliorer le taux d’emploi des seniors. Combien de travailleurs âgés et expérimentés sont poussés vers la sortie des entreprises, pour laisser la place à des jeunes moins chers et plus « modernes » (comprendre plus à même d’accepter des conditions plus dires plus un salaire moins élevé). Ces seniors sont souvent les premières victimes des plans sociaux, et ont beaucoup de mal à retrouver un emploi. En allongeant la durée de cotisation pour une retraite à taux plein, le gouvernement fait des économies sur les pensions futures.. et prépare les masses de retraités pauvres de demain.

Les chômeurs, ces criminels qu’il faut pourchasser

Pour les « ni-ni », les chômeurs sont pires que des bandits de grand chemin. Les agents de Pôle Emploi sont incités à les traquer, les conditions d’accès aux allocations (pour lesquelles les gens cotisent) sont de plus en plus restrictives. Et voilà qu’on parle maintenant de sanctionner ceux qui abandonnent leur travail. Ce que nos chers élus oublient, c’est que parfois, derrière un abandon de poste se cache une souffrance que l’employeur ne veut pas voir, que celui-ci a refusé toute solution à l’amiable et que le salarié, s’il démissionne, se retrouve sans ressources pendant des mois et voit sa survie menacée.

Le chômage n’est pas le but ultime d’une vie. L’immense majorité est victime de choix qui ont été faits par leurs employeurs, de défauts dans le système éducatif qui ne leur a pas laissé leur chance, ou parfois d’accidents de la vie qui les ont pénalisé. Beaucoup rêvent de retrouver un emploi dans lequel ils pourront s’épanouir, gagner leur vie et ne plus dépendre du bon vouloir de l’Etat. Et oui, nombre d’entre eux ne sont pas prêts à accepter n’importe quel job, dans n’importe quelles conditions, juste pour faire arrêter la chasse contre eux.

Alors, ami de droite, ou « ni-ni » macroniste, que tu sois député, ministre, maire ou je ne sais quoi, avant de chasser les pauvres, demande-toi si les vrais coupables ce ne sont pas plutôt tes copains ultra-riches et leur façon de penser qui ne sont pas les plus coupables de tout ce bordel. Pendant que Pouyanné pleure sur ses millions, d’autres souffrent au quotidien… et ils ont pourtant bien plus à apporter au pays.

Laisser un commentaire