Un petit guide de Mastodon, l’anti-Twitter ?

Depuis le rachat de Twitter par Elon Musk, il est de bon ton de migrer sur Mastodon, un réseau « libre ». Seulement, personne n’y comprend rien. J’ai tenté l’aventure il y a quelques semaines, et je vous propose un petit retour sur ce que j’en ai compris (et je suis pas sûr d’avoir tout compris – il y a peut-être des erreurs dans ce billet)

Mais pourquoi quitter Twitter ?

Pour le moment, je ne suis pas encore définitivement parti. Mais je dois dire que le nombre de conneries débitées à la journée par le nouveau patron est inquiétant : certification payante installée puis suspendue, licenciement des équipes qui font tourner le bouzin puis rappel des licenciés (parce que ça marche moins bien sans eux), management par la terreur, modérateurs virés, retour des pires crétins extrémistes… y’a de quoi flipper quand même.

Je suis inscrit sur Twitter depuis 2009, et je regrette un peu l’atmosphère des débuts, où on était peu nombreux·ses à comprendre le fonctionnement et où ça rigolait pas mal. Mais le réseau fonctionnait, on y passait encore de bons moments … et je dois à Twitter la plus belle rencontre de ma vie. Mais les évolutions, la tournure que ça prend m’inquiètent fortement, et je n’ai pas envie de filer 8$/mois à un milliardaire pour être envahi par les trolls d’extrême-droite, les débiles antivax ou complotistes et tout ce cirque.

Donc j’y vais encore, probablement par curiosité malsaine, pour garder le lien avec les quelques copains et copines qui y sont encore, mais bien moins qu’avant. Et je traîne aussi pas mal sur Mastodon.

Mais c’est quoi ce Mastodon ?

Mastodon est un réseau social de micro-blogging (comme Twitter), mais décentralisé (pas comme Twitter. En clair on ne s’inscrit par sur Mastodon, mais sur une instance (un serveur qui héberge le logiciel Mastodon). Chaque instance reçoit donc des abonné·e·s, qui peuvent communiquer entre eux/elles, mais aussi avec les abonné·e·s des autres instances. Plus clairement, vous emménagez dans un appartement, vous pouvez communiquer avec vos colocataires, mais aussi avec tous les habitants de l’immeuble.

Vous allez me dire que l’instance n’est pas si importante que ça alors ? En fait si, parce que l’administrateur de chaque instance définit sa propre politique de modération, ce qu’il accepte et ce qu’il refuse. Il a aussi le pouvoir de bannir une personne d’une autre instance, voire une instance entière, qui devient invisible à vos yeux. En général, les administrateurs affichent leur politique de modération sur la page d’accueil de leur instance, il est recommandé de bien la lire avant de s’inscrire, pour être sûr que ça correspond à vos attentes. Vous pouvez trouver ici un annuaire des instances (choisissez la langue française pour trouver des instances francophones)

Et maintenant je fais quoi ?

Une fois votre instance choisie et votre compte créé … ben c’est un peu vide (et c’est normal). Il va vous falloir (re)trouver des personnes à suivre, et comme beaucoup d’entre nous, vous voulez retrouver celles et ceux que vous avez rencontré sur Twitter. Pour cela, vous pouvez utiliser différents outils comme Twitodon ou Fedifinder. Si vous aviez 5000 followers, vous ne les retrouverez pas tous, mais ça peut vous permettre de reconstituer une TL de base… après c’est comme tout, seule la persévérance vous permettra de reconstruire un réseau.

Sur Mastodon, vous allez avoir plusieurs fils : votre fil personnalisé, constitué des comptes que vous suivez, le fil local, ou vous verrez tous les pouets postés sur votre instance, et le fil fédéré, qui recense les pouets les plus en vue sur le réseau (de votre instance ou d’autres). Voilà qui vous laisse pas mal à lire. Et pour lire tous ces fils, vous avez plusieurs moyens : vous pouvez vous connecter directement avec votre navigateur sur votre instance (dans mon cas piaille.fr), ou vous pouvez utiliser des applications dédiées sur votre téléphone. Il en existe pas mal, quasiment toutes sont gratuites. De l’avis de beaucoup, vous pouvez utiliser Metatext sur iOS ou Tusky sur Android.

Et ça te plaît ?

Il y a encore quelques subtilités que je n’ai pas saisies, comme l’utilisation des messages privés (qui n’ont rien de privés), mais globalement en appliquant ces petits conseils et en persévérant depuis quelques semainesn, je commence à prendre goût à l’usage de ce nouveau réseau. Je ne sais pas si la hype va durer ou pas, je ne peux pas prédire ce qu’il adviendra de Twitter, ni si Mastodon va continuer à fonctionner. Mais je ne regrette pas d’avoir testé, et pris le temps de découvrir un réseau différent, et qui ne dépend pas (pour une fois) d’un milliardaire ni des aléas de la Bourse.

2 réflexions au sujet de “Un petit guide de Mastodon, l’anti-Twitter ?”

  1. J’ai laissé un com mais Firefox n’en a pas voulu. Je re-résume : billet pédagogique ! Pour le moment je reste sur Twitter mais en me pinçant un peu le nez. Et j’ai Mastodon où je prends mes aises. C’est vrai c’est pas simple à comprendre mais rappelle-toi Twitter au début, beaucoup râlaient parce qu’ils n’y comprenaient rien.

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    • Oui c’est pas très simple au lancement.
      J’ai fini par trouver une instance qui fonctionne et qui me convient. Mais pour le béotien j’avoue que ça peut paraître incompréhensible (d’où l’idée de vulgariser ce que j’en ai compris)..
      Et pareil que toi concernant Twitter – j’y vais moins souvent et je reste par moments circonspect devant ce que j’y lis.

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