C’est la saison des vœux pour la nouvelle année. Et la coutume veut que l’on y associe les voeux de bonne santé. Il vaut mieux, en ce moment, rester en bonne santé tant notre système de soins est lui, mal en point.
Hôpitaux au bord de la crise de nerfs
Les hôpitaux n’en peuvent plus : les médecins, les infirmier·e·s, les aides-soignant·e·s sont démotivé·e·s, démobilisé·e·s. Les conditions de travail ne font qu’empirer et de plus en plus de soignant·e·s démissionnent, tentent leur chance en libéral, ou se reconvertissent dans d’autres métiers moins pénibles.
Depuis la mise en place de la tarification à l’acte, et les coupes budgétaires imposées par les gouvernements de droite comme de “gauche“, il devient de plus en plus compliqué de se faire soigner à l’hôpital. De moins en moins de soignant·e·s pour une population qui augmente et qui vieillit, de plus en plus d’actes chirurgicaux traités en ambulatoire, et des urgences qui n’ont plus les moyens de gérer les … urgences.
Le numerus clausus a fortement réduit le nombre de médecins disponibles, au point de devoir en importer depuis l’étranger. Le recours aux intérimaires n’a jamais été aussi élevé, empêchant la cohésion des équipes nécéssaire à une bonne prise en soins des patients, et la réduction d’offre de médecine de ville est une pression supplémentaire sur les hôpitaux, de moins en moins nombreux.
Quand t’es dans le désert
On entend beaucoup parler de “déserts médicaux“, ces zones où aucun médecin ne s’installe. Contrairement à ce qu’on peut penser, il ne s’agit pas forcément des zones rurales. Dans les banlieues défavorisées, il est souvent difficile, voire impossible, de trouver un médecin.
Les médecins les plus âgés partent légitimement en retraite, et les plus jeunes aspirent à une vie de famille et professionnelle équilibrée. Quand ils ou elles finissent leur cycle d’études, beaucoup ont déjà fondé une famille, et ne souhaitent pas, logiquement, imposer à leur conjoint·e de s’installer dans un territoire ou celui/celle-ci ne trouvera pas forcément de débouché professionnel.
C’est pareil pour les gardes de nuit et de week-end. Trop peu rémunérées, elles n’attirent pas des professionnel·le·s dont le nombre s’amenuise, et qui donc doivent assurer des rotations plus fréquentes. Le service finit peu à peu par disparaître, au détriment du patient.
Enfin, noyé·e·s sous les absurdités administratives, ils et elles sont contraint·e·s de réduire le temps consacré au patient pour “codifier“ les actes ou rédiger des certificats médicaux pour la pratique de telle ou telle activité – souvent sans même avoir le temps d’examiner le patient.
Mais comment se soigner ?
Pour beaucoup de patients, le dilemme est posé : comment faire pour se soigner. Souvent, le parcours est tellement complexe que beaucoup renoncent. La douleur n’est pas si grave, ça va passer, les symptômes sont minimes… bref la prise en soins est reportée.
Ce qui peut parfois avoir des conséquences dramatiques : cette vilaine toux peut être annonciatrice d’une tumeur, le mal de ventre peut cacher un volvulus aux conséquences possiblement dramatiques, ce léger essoufflement être annonciateur d’une insuffisance cardiaque… Ces indices précoces sont de moins en moins détectés, et l’état général de santé de nos concitoyens se dégrade … alors même que le gouvernement leur demande de travailler plus et plus longtemps.
Quand on vous dit que le libéralisme tue …