Ticket de ca(i)sse

Depuis plusieurs mois, la spirale inflationniste se fait ressentir de plus en plus durement sur les porte-monnaies. On apprenait récemment que près de la moitié de ces hausses de prix, justifiées par successivement la guerre en Ukraine, les manques de matières premières, la hausse du coût de l’énergie… finissait directement dans les poches des entreprises.

Inflation mais pas partout

Pendant que le ticket grossit de plus en plus, les salaires, eux, n’ont pas vraiment évolué (enfin sauf dans les hautes sphères du CAC40). Pour un cadre moyen, propriétaire de sa maison, et dont le budget alimentaire représente une faible part de son revenu, ça passe. Pour un smicard qui vit en zone périurbaine, qui a déjà subi les hausses du prix de l’essence nécessaire pour aller bosser, c’est la double peine.

J’ai retrouvé par hasard un vieux ticket de caisse de 2021 (soit avant la crise), et me suis amusé à comparer les prix. Les hausses sont assez spectaculaires, comme nous allons le constater :

Un pot de confiture de fraises :

  • En 2021 : 0,99€
  • En 2023 : 1,29 €

Un paquet de gâteaux moelleux

  • En 2021 : 1,23 €
  • En 2023 : 1,49 €

2 tranches de blanc de poulet

  • En 2021 : 1,06 €
  • En 2023 : 1,56 €

Certes, on ne parle que de quelques centimes par produit. Sauf que, sur le ticket moyen d’une famille de 4 personnes, on a un panier d’environ 45 articles, tous majorés en moyenne de 15 à 20%… et ce chaque semaine. Le budget alimentation passe ainsi de 350 à 500€ par mois… mais n’est nullement compensé par les hausses de salaire.

Le budget carburants et énergies ayant lui aussi été sérieusement grévé par les augmentations successives (et ça ne va pas s’arranger avec la fin du bouclier tarifaire), c’est vite 300 à 500€ de plus que la famille devra trouver, juste pour manger, se chauffer et aller travailler…

Des super-profits ? Quels super-profits ?

La logique voudrait que, face à une situation de plus en plus tendue pour les forces vives de la Nation (enfin, les c… qui font tourner la machine économique), l’Etat intervienne et rappelle à nos grands dirigeants qu’à force de tondre la laine, il n’y aura bientôt plus de moutons. Jusqu’à maintenant, le ministre de l’Economie s’est contenté de faire les gros yeux aux industriels (ses orbites étaient dilatés comme jamais), mais sans grand effet autre que des promotions organisées dans les grandes surfaces.

Il faut dire que l’inflation touche aussi les sommets de l’Etat, en particulier pour les dépenses de (bons?) conseils auprès des McKinsey et compagnie. Un bon graphique valant mieux que 1000 mots, le voici :

Et les conseils sont à la hauteur des espérances : services publics qui fonctionnent de moins en moins bien, compétences disparues aux seins des ministères et des administrations, logiciels chers payés ET mal conçus par de grands noms du conseil internationaux… là aussi certains se sont gavés en prônant des mesures qu’ils refusent de s’appliquer à eux-mêmes.

Pendant ce temps, les grandes fortunes grossissent encore (la faute à l’inflation ?), et les pauvres sont de plus en plus pauvres. Mais sinon, Macron n’est pas le Président des riches.

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