En dehors de la (désastreuse) vie politique française, je m’intéresse à pas mal de choses dont l’informatique. Et depuis un peu plus d’un mois, j’ai troqué le Windows fourni avec ma bécane pro (que j’utilise en parallèle de mon Mac perso) contre une distrib’ Linux … et tout va bien. Ça valait bien un petit billet pour vous expliquer tout ça.
Le contexte
Je bosse dans une coopérative qui développe entre autres des logiciels dédiés à la mobilité. Le parti pris est de bosser en utilisant au max des technologies open-source, et si chacun fait (fait, fait) c’qui lui plaît (plaît, plaît), l’usage de logiciels libres sur nos machines pros est encouragé. Même si je connais Linux depuis 20 ans, ça me paraissait encore inadapté à mes besoins… jusqu’à ce que je décide de retenter le coup par curiosité.
Je télécharge donc la dernière version d’Ubuntu, je crée ma clé d’installation, je sauvegarde les quelques données qui traînaient sur mon disque dans le cloud… et c’est parti. Le système s’installe en 10 minutes, se met à jour dans la foulée et c’est prêt… enfin presque.
Une distribution Linux est livrée avec l’essentiel pour bosser : un navigateur web (Firefox), un client de messagerie (Thunderbird), et une suite bureautique (LibreOffice). Il m’en manque donc un peu. Je farfouille dans le magasin d’applications intégrées et j’en trouve quelques-unes (Signal, mon gestionnaire de mots de passe, Gimp et Inkscape pour créer ou retoucher des images, quelques jeux amusants).
C’est bien mais il manque des trucs…
Il manque quand même 2-3 outils, en particulier Canva (que j’utilise tous les jours), et Whatsapp. Pas d’applications officielles mais il est possible de faire des web-apps avec … Chrome. Mais c’est pas livré avec. Une rapide recherche et je trouve le moyen de télécharger Chrome pour Linux, de l’installer (c’est hyper simple en fait) … et magie de la synchro, mes extensions, mes favoris et mes réglages réapparaissent tous seuls.
En 2-3 clics, je crée mes web-apps, que j’intègre dans mon dock, et tout marche comme sur des roulettes. Je trouve même une fonction pour connecter mon Drive au gestionnaire de fichiers, ainsi que le cloud du boulot, mes calendriers perso et pro se synchronisent en deux temps 3 mouvements, et je retrouve finalement tous mes outils. Youhouuuu.
Certains programmes « populaires » existent en version native Linux, dont Zoom et Visual Studio Code de … Microsoft (oui oui) (je me sers de ce truc pour éditer des fichiers textes et les « pousser » sur le site web de la boîte). Spotify a même fait l’effort de proposer un client natif pour Linux, qui marche plutôt très bien. Pour Teams on passe par une web-app qui n’a pas grand chose à envier au client officiel de Microsoft, et le tout arrive à être bien plus rapide et bien moins intrusif que les derniers Windows (je ne supportais plus les multiples services au démarrage, les sollicitations à m’abonner à OneDrive et les pubs partout dans le système).
Et ton matos ?
Ben tout fonctionne en fait. Je me souviens des galères pour installer une bête carte wifi (pour les plus anciens via ndiswrapper), aujourd’hui, tout est pris nativement en charge (Bluetooth, webcam…meme la gestion du rétro-éclairage du clavier fonctionne). Mon imprimante wifi a été reconnue nativement, mon téléphone pareil, et idem pour le casque Bluetooth. Et s’il y a des mises à jour de BIOS, firmware et autres, ça passe via le gestionnaire de mises à jour centralisé.
Le seul « bidule » qui n’est pas reconnu est le capteur d’empreintes, dont je peux facilement me passer (à vrai dire il ne me servait pas des masses avant). Pour le reste, je peux vraiment utiliser les capacités de ma bécane sans aucun problème. J’ai même l’impression qu’elle a retrouvé une nouvelle jeunesse. Tout est plus rapide, plus fluide, le système est bien moins gourmand que Windows… et (c’est une affaire de goût), je trouve que le bureau est bien plus joli.
La bonne nouvelle, c’est que tout cela ne m’a absolument RIEN coûté (je vous laisse comparer avec le prix d’une licence Windows vendue seule), et qu’en plus c’est bien plus sécurisé que Windows. La communauté des développeurs est très active, ils répondent aux questions sur les forums (ce qui m’a permis de résoudre 2-3 petits problèmes et d’apprendre des choses), et honnêtement tout roule. Et je me sens un peu plus libre (même s’il me reste encore un peu de boulot pour libérer certaines données du cloud Google, le web et 2-3 petits trucs).
Bref, vive le Québec logiciel libre 🙂