Je vous racontais la semaine dernière comment j’avais raté mon confinement. Et comment j’étais jaloux de ne pas avoir pu profiter de ces deux mois de désoeuvrement forcé.
Le quart d’heure de célébrité
Bien évidemment, les médias se sont intéressés à notre quotidien au début de cette période : comment on se protégeait (comme tout le monde, assez mal !), comment on le vivait (pas très bien), comment on se sentait (je vais pas vous faire un dessin).
Puis la routine s’est installée, et comme d’habitude les radars de l’actualité se sont tournés vers autre chose. Il faut dire que l’actualité tournait autour des carences du système de santé, des solidarités diverses qui s’installaient, des entreprises fermées et des graves conséquences économiques qui en découlaient, et des politiques qui rivalisaient d’ingéniosité pour ramener la lumière à eux. Du coup, vu que dans nos magasins ça avait l’air d’aller, l’attention s’est assez vite détournée.
L’angoisse comme routine quotidienne
Pour tout vous dire, ce confinement a été une sorte de purgatoire pour moi. Le rythme autorisé était : aller bosser (sans oublier la précieuse attestation), quelles que soient les conditions, faire les courses (puis comme je suis sur place je les fais sur mon lieu de travail, c’est pratique), et rentrer se cloîtrer vite fait à la maison.
Ce qui m’étonne encore, c’est d’avoir réussi pour le moment à passer entre les gouttes. Nous n’avions pas de masques les premières semaines, les clients non plus, les distances sociales n’étaient pas encore un réflexe intégré (ça ne vient pas comme ça), et les conditions n’étaient pas les meilleures au début. Il a fallu adapter chaque poste de travail, chacun de nos comportements. Et je rappelle que début mars on en savait bien peu sur la propagation de ce virus.
Alors je suis, comme nous tous, déconfiné. Sauf que j’ai pour le moment des réflexes de confiné, et clairement, j’ai peur des gens, de la foule. Quand je croise une personne non-masquée dans la rue, je m’écarte instinctivement, encore plus dans un lieu clos ou le masque n’est pas obligatoire (et ils sont plus nombreux qu’on ne le croît). La nuit je dors assez peu et assez mal, et je n’ai strictement aucune envie de me mêler à des gens, de reprendre une vie sociale “normale”.
Pour le moment, je continue sur ce rythme. Il me faudra beaucoup de temps pour digérer ce traumatisme, et oser “relâcher la pression”. Il est d’ailleurs étonnant qu’on s’inquiète si peu des conséquences psychologiques de cette épreuve. D’ailleurs aucun suivi n’est prévu. Ce qui est certain, c’est que les anxiolytiques et autres médicaments antidépresseurs ont de beaux jours devant eux.
Quand à toutes ces histoires sur le second tour des municipales, honnêtement ça me passe aujourd’hui très loin au-dessus de la tête.
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