La crise du COVID-19 (au masculin, le genre féminin n’est pas adapté à quelque chose qui puisse faire autant de mal) a entraîné une chute spectaculaire de la consommation, et les Français n’ont paraît-il jamais autant épargné. L’injonction actuelle est « consommez, consommez, pour aider nos entreprises à survivre! ». Alors oui, il faut consommer, mais encore faut-il le pouvoir.
Ce que semblent oublier beaucoup de dirigeants, de managers, d’économistes … c’est que pour consommer il faut disposer d’une ressource rare : du pognon. Sauf que, le pognon c’est pas tout le monde qui en a, loin de là.
Salaire médian, budget contraint etc.
Les statistiques nous annoncent un salaire médian en France de 1797€ mensuels. C’est à dire que la moitié des Français gagnent plus que cette somme… et l’autre moitié moins (autant tuer le suspense de suite, je suis dans la moitié qui gagne moins).
Et donc il faut vivre avec ça. Disséquons donc le porte-monnaie d’un salarié de la grande distribution pris (presque) au hasard 😉
Libellé | Recettes | Dépenses |
Salaire | 1350 € | |
Prime d’activité | 90 € | |
Loyer | 585 € | |
Pension alimentaire | 180 € | |
Energie | 59 € | |
Internet et Mobile | 45 € | |
Transports en commun | 26 € | |
Assurance habitation | 16 € | |
Cotisations parti et syndicat | 20 € | |
Abonnements multimédia (Netflix, Disney … | 22 € | |
Abos presse (Le Monde, Libé…) | 19 € | |
SOLDE | 468 € |
(Précision : le salaire indiqué est celui qui tombe net sur le compte, après le prélèvement de la cotisation de la mutuelle d’entreprise et du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu …parce qu’à ce niveau de revenus on peut être imposable)
Donc les 2/3 du revenu de notre salarié sont partis pour couvrir les frais fixes. Il reste un petit tiers du revenu qui va lui servir à se nourrir, à sortir, à s’offrir des biens de consommation pour relancer l’économie, à gâter ses proches pour les anniversaires… ou pas.
Autant re-tuer le suspense : une fois passé par la case nourriture, il reste pas grand chose. Le midi, on a une cantine d’entreprise. Coût de repas (normé par l’URSSAF) ; 2,6€. Le café (machine) est à 0,35€ (J’en bois au moins 3/jour) et la bouteille d’eau à 0,5€ (1/jour) . Soit pour 22 jours de travail mensuel (2,6+1,05+0,5€)x22 jours=91,30 €.
Les courses : un panier moyen tourne autour de 50€ par semaine (j’ai mes ados à la maison un week-end sur 2, et ça mange à cet âge-là). Donc environ 220-240€ mensuels.
Je suis un criminel, j’épargne à peu près 50€ par mois (mon dernier déménagement m’a coûté une blinde je refais des réserves en cas de coup dur).
Je suis un ex-fumeur et vapoteur invétéré. Le liquide, les résistances, l’entretien de mon matériel me coûtent à peu près 50€ aussi. C’est le prix à payer pour ne pas me transformer en Dexter.
J’ai donc dépensé 411€ sur un budget de 468€. Il en reste 55, dont je ne sais que faire. Aller boire un verre (20€), m’offrir un jean chez Celio (40€), offrir un cadeau d’anniv’ à un de mes gamins (50€)… bref on est vite contraint.
Je ne vis pas mal, d’autres ont moins de chances que moi. J’ai fait des choix, je n’ai pas de véhicule personnel, pas de crédits à la consommation qui traîne, pas de dettes cachées. Mais on se rend vite compte que le budget est vite insuffisant. Inconsciemment on se limite, faire une carte de 50€ est une grosse dépense à laquelle on réfléchit à deux fois.
Relance par la demande
Une fois cette démonstration passée, l’injonction gouvernementale ne tient pas. Le bon sens préconise de ne dépenser que ce qu’on gagne. Or les revenus déjà faibles d’une partie de la population se sont encore contractés avec la crise, à cause du chômage partiel, de la disparition de centaines de milliers d’emplois précaires, et des incertitudes sur l’avenir qui incitent nombre de ménages à épargner au cas où.
Depuis 40 ans, les gouvernements successifs ont mené des politiques d’austérité et de relance par la compétitivité et le soutien de l’offre, en oubliant que l’offre ne peut s’écouler que s’il y a des consommateurs en face, donc des gens qui ont les moyens d’acheter ce qu’ils produisent. C’est de moins en moins le cas. Un exemple tout bête : pensez-vous qu’un ouvrier de chez Renault puisse se payer la Clio qu’il fabrique ? Et au prix de quels sacrifices ?
Le CICE créé et défendu par le président Hollande devait créer un million d’emplois (on les attend encore), pour la somme faramineuse de 40 milliards d’euros par an. Au final son impact a été d’environ 200.000 emplois créés, soit un coût de … 200.000 € par emploi créé. Si cet argent avait été orienté vers la population active (environ 28 millions de personnes), on aurait pu redistribuer environ 1500€ par personne et par an, dont une grande partie aurait été directement réinjecté dans l’économie réelle via la consommation (donc soumis à la TVA et réinjecté pour partie dans les caisses de l’Etat), et par ricochet auraient créé largement plus que les 200.000 emplois du MEDEF.
On peut bien sûr « flécher » ces dépenses vers de l’économie verte, vers de la production locale (histoire que ce ne soit pas les Chinois qui ramassent encore la mise). Mais à l’heure où nous sommes sommés de consommer, de relancer la machine économique pour sauver des emplois (et des dividendes, ne soyons pas non plus trop bêtes), il est nécessaire d’en donner les moyens aux gens.
En clair, payons les travailleurs à leur juste prix, ils vous le rendront.
« La crise du COVID-19 (au masculin, le genre féminin n’est pas adapté à quelque chose qui puisse faire autant de mal) »
Donc, désormais, il faudra parler de : le peste, le tuberculose, le malaria, le lèpre, le mucoviscidose, le syphillis, le torture et, pour finir, le mort.
Tous ces noms ont probablement été donnés par des hommes à l’époque 😉
Je trouve que cette histoire de genre attribué par l’Académie Française en plein confinement n’est rien d’autre que de la sodomie pratiquée sur des drosophiles. Quand on sait que tout cela est payé avec nos impôts je considère que c’est de l’argent public bien mal employé…
Mais comme il s’agissait d’hommes furieusement “paritaires” (donc à votre goût, j’imagine), ils ont d’autre part inventé le cancer, l’AVC, l’infarctus, le supplice, et pour finir le décès, tous masculins (donc méchants pas beaux).
[…] handicapé. Le tout par un professionnel de santé qui sans être riche, n’a probablement pas les mêmes problèmes de compte à sec le 15 du mois, et pourra se passer quelques temps des 15% de mon salaire qu’il me réclame en […]