Image : © Le Slip Français
Dans mon précédent billet, j’évoquais les difficultés pour le Français «moyen » à répondre aux injonctions de consommer pour relancer l’économie. Pour résumer c’est pas qu’on veut pas, mais on peut pas toujours
Dans l’idéal, et pour aller au bout des choses, il faudrait même consommer du « Made in France », histoire que les entreprises françaises puissent profiter de ces recettes supplémentaires. Sauf que :
On nous propose ici un boxer tout ce qu’il y a de plus banal à 40€ et un jean (très élégant au demeurant) pour 119€. C’est probablement bien plus durable que les produits asiatiques qui remplissent les supermarchés de la fringue low-cost, c’est aussi plus élégant, mieux coupé… bref de bien meilleure qualité. Mais j’ai beau regarder tout ça dans tous les sens, dépiauter mon budget, ça ne passe pas. Et pour une majorité de nos concitoyens c’est difficilement accessible, voire impossible.
Je ne remets pas ici en cause la bonne volonté de ces fabricants, entrepreneurs qui se démènent à recréer des filières de tissage, de fabrication, voire de culture des matières premières dans le pays. Ils partent de très loin et tout est à réinventer. Mais dans ces conditions, le Made in France sera un rêve inaccessible pour beaucoup.
Il n’y a pas de solution miracle, j’en suis conscient. Mais tout doit être fait pour recréer ces filières, les soutenir, et créer des réseaux, qui par les économies d’échelle réalisées, pourront rendre ces entreprises rentables. Celles-ci pourraient pratiquer des prix plus accessibles pour les millions de consommateurs avec un pouvoir d’achat limité, mais qui seraient prêts à payer un peu plus cher pour un produit de qualité meilleure que le Made in Asia habituel et qui vivra plus longtemps qu’une demi-saison
On atteindrait alors une partie des objectifs de la transition écologique : des produits fabriqués au plus près des consommateurs, donc une pollution bien moindre liée au plus faible nombre de kilomètres parcourus, et moins de déchets, avec des vêtements qui ne finissent pas à la poubelle après 3 machines et 2 sorties.
Sans cet effort, tout cela ne restera réservé qu’à une clientèle d’urbains branchés qui ont les moyens et qui veulent se donner bonne conscience en consommant français, en excluant toutes celles et ceux qui ne le peuvent pas, faute de moyens .