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La canicule est de retour. Elle a déjà frappé au mois de juin, et elle revient en force cette semaine, ne manquant pas d’occasionner un sacré coup de chaud sur le pays. Si l’air brassé par les politiques de tous bords pouvait servir à faire baisser les températures, on n’en serait pas là.
Surchauffe libérale
40°C annoncés demain en … Bretagne. C’est du jamais-vu, dans une région qui a pourtant été déjà bien abimée par l’activité humaine : marées noires, élevage intensif de porcs, algues vertes etc… Jusqu’à maintenant, les vagues de chaleur avaient toujours évité une région appréciée pour son climat plus doux (au point que les locaux ne peuvent plus s’y loger décemment)
C’est pas comme si ça faisait pas un demi-siècle qu’on ne nous avait pas prédit ce qui allait arriver : dès les années 70, l’explosion démographique, l’industrialisation et la mondialisation à outrance étaient identifiées comme les causes de la catastrophe en cours. Dès 1973, la crise pétrolière nous montrait les ravages de cette ressource, qu’ils soient économiques ou écologiques. Et nous avons, collectivement, continué sur le même chemin, sans se préoccuper du futur.
Et alors que la menace s’intensifiait, nous avons même choisi de continuer à nourrir la machine libérale qui fait tant de ravages : crédits d’impôts, exonérations de charges diverses… tout est bon pour continuer à produire, encore et toujours plus, au nom de la sacro-sainte croissance…
L’Etat ne peut plus rien
Comme toutes ces mesures se sont accompagnées d’économies, nous avons patiemment détricoté tous les moyens de lutte contre le réchauffement et ses conséquences. Les budgets du Ministère de l’Écologie font souvent les frais des arbitrages, et le quinquennat précédent n’a pas vraiment tenu ses engagements.
Quant aux conséquences, il va falloir que les Français·e·s apprennent à les gérer par eux/elles-mêmes : les hôpitaux sont déjà en surchauffe depuis des années, et ça ne fait qu’empirer. La recherche fondamentale est aussi exsangue, tout comme l’investissement dans les grands travaux permettant de faire baisser le bilan carbone.
Et donc, pour mieux lutter encore contre le réchauffement, l’Etat annonce… le recours aux centrales à charbon, notoirement connues pour ne pas contribuer au réchauffement climatique. Alors certes, l’Etat consacre bien quelques milliards par-ci par-là à la “transition écologique”, mais ça reste bien moins élevé que le remboursement de la dette (qui alimente essentiellement les marchés financiers). C’est comme si, face à un incendie, on confiait de l’essence aux pyromanes pour continuer à l’entretenir.
C’est cuit
Je suis extrêmement pessimiste sur l’avenir : clairement, il est déjà bien tard. J’admire cette capacité que nous avons eu à détruire notre planète, ses ressources, et tout ce qui nous permettait de vivre convenablement en l’espace d’un siècle, et à transformer notre planète en fournaise.
Je ne sais pas vraiment ce qui va rester sur cette planète, si ce n’est l’argent généré par cette folie de croissance à tout prix. Certes, le progrès a conduit à des choses admirables (il est bien plus confortable de se déplacer en voiture qu’en calèche, je peux diffuser ces billets sans sortir de ma chambre, etc…), mais nous payons aussi le prix de notre déraison et notre besoin de consommer à tous crins (il suffit de regarder la page d’accueil d’un site de e-commerce connu et des millions de références de produits qu’il vend à vil prix).
Bref, lorsque nous étoufferons sous la chaleur, espérons que le livreur puisse quand même livrer le dernier ventilo à la mode, que la clim’ dans l’hôpital marchera encore (spoiler : c’est pas gagné), ou que les canalisations d’eau n’auront pas cédé (s’il reste encore de l’eau). En attendant bon courage !