Ce samedi soir, j’étais invité à un premier apéro en visio avec la bande du Kdb (Elodie, Nicolas, Fred, Catherine, Seb, Yann … et les autres – ne m’en veuillez pas, j’ai pas encore retenu les noms de tous mais ça viendra).
Outre l’honneur immense qui m’était fait, nous avons entre autres sujets échangé sur les modes de consommation actuels, leurs conséquences et d’éventuelles pistes pour y remédier. Et ça vaut la peine d’y revenir ici.
24h chrono…
Parmi nos exigences, il y a l’immédiateté. Les grands sites de e-commerce nous promettent tout, tout de suite, chez nous, et ont créé en quelques années l’illusion que tout est accessible, chez vous, en quelques clics. Sauf que du coup, on ne sait plus attendre… Et on achète un peu n’importe quoi. Du n’importe quoi qui finit par nous lasser et s’entasser ensuite dans un recoin, dans un tiroir, dans un placard, ou va être jeté à l’occasion d’un grand tri ou d’un déménagement alors que c’est à peine utilisé (et là, cher lecteur avisé, tu vas jeter un oeil dans ton placard à bordel et découvrir des choses dont tu ne te rappelais plus l’existence).
Des dizaines de milliers d’objets divers et variés, plus ou moins polluants, fabriqués dans des usines parfois insalubres par des ouvriers sous-payés, qui ont ensuite parcouru des milliers de kilomètres en bateau, en camion, pour finir dans un placard. Avouez qu’il y a de quoi se poser la question de l’utilité du truc.
Et le commerce du coin de la rue alors ?
Ainsi, tout nous est accessible, tout de suite. Enfin tout ce qui vendu sur Internet. Mais du coup, on ne sait plus attendre. Lorsqu’on se rend chez le petit commerçant du coin, qu’il n’a pas la taille/la couleur/le modèle voulu, le premier réflexe est de dégainer son smartphone, de checker sur les grands site de e-commerce (ou sur un comparateur) et de commander, pour moins cher, et livré dans la boîte aux lettres. Seulement le petit commerçant n’en profite guère. Il a déjà subi la concurrence des enseignes fourre-tout installées dans des ZAC sans âme (et ou contrairement à la plage et aux parcs, on a le droit de s’entasser aujourd’hui), et maintenant il a droit en prime aux sites web, les grands magasins directement dans la poche du consommateur.
Sauf que … Amazon et consorts ne te diront jamais que cette fringue est moche sur toi en vrai, que ces chaussures brillantes made in China te lâcheront au bout de 3 semaines, ou que ce magnifique robot/mixeur/cuiseur est chiant à programmer et que du coup tu n’en utiliseras pas le quart des fonctions. Le commerçant connaît son produit, souvent il l’a évalué et saura lui te guider vers le meilleur choix… même si tu ne l’as pas de suite. Une « idée » pourrait être la création d’un Amazon (je prends l’exemple le plus connu) dédié aux commerçants et accessibles par eux seuls, géré par les CCI et leur permettant d’étendre leur catalogue, avec un système de centrale d’achat qui leur redonnerait une « force de frappe » face aux grands groupes et à Internet. Rien n’empêcherait le client de passer commande et de passer récupérer son produit chez le commerçant du coin (ou que celui-ci lui apporte dans sa BAL s’il le peut).
On allierait ainsi les avantages du « choix » d’Internet et la proximité du petit commerce, qui créé des emplois et anime la vie d’un quartier. Ça existe déjà pour les libraires, qui peuvent facilement commander un bouquin qu’ils n’ont pas (ou plus) et le reçoivent souvent assez vite… et on a le conseil et la proximité en plus (le libraire sait vous dire que le dernier Musso est nul … )
Et moi dans tout ça ?
Le consommateur, lui, peut et doit se poser la question de l’utilité réelle de son achat, et du voyage parcouru par l’objet ainsi acquis. Loin de moi l’idée de faire l’apologie de la décroissance, mais il est désormais nécessaire d’être économe de nos ressources.
Le confinement a montré que tout n’était pas indispensable. A quoi bon avoir le dernier smartphone à la mode quand on est coincé sur son lit, à quoi bon collectionner les paires de baskets fashion quand on traîne en savates toute la journée ?
En prime, vous économiserez des sous, que vous pourrez utiliser en vous offrant une belle barquette de fraises de Carros, certes plus chère à l’achat mais tellement meilleure que ces gros machins rouges importés d’Espagne.
Image d’illustration ©Nice-Matin
« Loin de moi l’idée de faire l’apologie de la décroissance » : la décroissance n’est pas un gros mot (sauf pour quasi tous les éditocrates) 😉 En tout cas, ils ont réussi à en faire une idéologie flippante alors que la décroissance si on s’attarde sur le concept 2 secondes signale que la croissance ad vitam aeternam est un non-sens, un arbre croît puis meurt, il ne croît pas indéfiniment. Pardon pour le commentaire en aparté 🙂 Et je suis loin d’être un consommateur idéal (j’ai dans mes placards une foultitude d’exemples qui prouvent le contraire) mais petit à petit, je change mes habitudes.
Le terme de « décroissance » a été galvaudé et est désormais majoritairement porté par des extrémistes. C’est dans ce sens là qu’il faut le voir.
Pour le reste je partage ton point de vue sur l’absurdité d’une croissance perpétuelle qui est purement impossible. On consomme déjà plus que ce que la planète est capable de fournir (et en prime on le répartit de façon très inégale). Il est urgent de stopper cette folle course et de revenir à une consommation raisonnée.