Depuis hier, la twittosphère glose sur les propos polémiques de l’entraîneur du PSG, qui propose de se déplacer “en char à voile” au lieu de prendre l’avion. Le foot, et le sport de masse, participent à leur manière au grand mouvement de réchauffement de la planète. Vive le sport, parait-il
Un stade chaud-bouillant
D’abord par ses terrains de jeu : grandes consommatrices d’eau, les pelouses des stades nécessitent un entretien constant, un arrosage quasi permanent, et des pesticides en abondance. Le joueur de foot moderne, athlète de haut niveau, a besoin pour évoluer d’une pelouse en parfait état, sinon, il ne joue pas. Le souci, c’est qu’avec la multiplication des sécheresses et autres aléas climatiques, il risque de ne pas jouer souvent.
Il existe des pelouses synthétiques de bonne facture, mais elles déclenchent souvent les critiques des puristes, des amateurs du foot authentique. Et puis, comme tout ce qui est synthétique, ça consomme du pétrole (parfois par recyclage), et certains se plaignent des risques pour la santé des joueurs (pas de leurs poumons, mais de leurs genoux)
Reste le problème de l’accueil des supporters, de la clim’ dans les stades (pour jouer une Coupe du Monde au Qatar il faut bien ça), des transports et du traitement des déchets (quand on accueille 50 000 personnes chaque week-end, ça en fait des gobelets à ramasser… ). Bref, pour le côté écolo, on repassera.
Embarquement immédiat
Et puis, il faut aussi déplacer les joueurs, ces athlètes de haut niveau (pas toujours intellectuel). Paris, Nantes, Nice (qui avait remporté d’autre trophées moins prestigieux), Marseille… les clubs majeurs du championnat sont souvent éloignés les uns des autres, et nécessitent des trésors de logistique pour que ce beau monde se réunisse. Et c’est là que le bât blesse.
Les Parisiens sont probablement les mieux lotis. 4 grandes gares, deux aéroports internationaux, des milliers de lignes régulières desservent la capitale. Et pourtant la majeure partie de leurs déplacements se font en jet privé. Comprenez ces jeunes athlètes, qui peuvent difficilement se passer de leur lit douillet après un match et doivent à tout prix regagner leur villa de luxe. Donc, le TGV, c’est bien pour la plèbe, mais pas plus.
Il serait pourtant, avec un peu d’organisation, aisé pour la plupart des clubs de passer des conventions avec la SNCF pour organiser les déplacements : wagon privatisé, horaires adaptés, trains spéciaux accueillant à la fois les équipes et leurs supporters. Un partenariat pourrait être bénéfique en terme d’image à la fois pour les clubs et pour la SNCF, et contribuerait à la sobriété énergétique prônée par le Président.
Mais, pour le moment, ça ne semble pas encore être la priorité des millionnaires du foot. Et vive le sport, comme dirait l’autre !