Le retour de l’esclavage

Nous y sommes. Après la mise à bas des services publics, le travail forcé jusqu’à 64 ans, la ligue Macrono-ciottiste n’a rien trouvé de mieux que de rétablir purement et simplement l’esclavage – pardon de traquer les pauvres pour les remettre au travail, de gré ou de force.

Fachos ou libéraux, même combat

L’oncle Fétide de l’extrême-droite la droite dure a beau s’en défendre, il est un des plus précieux alliés de la droite néo-libérale. Ils poursuivent ensemble les mêmes buts – affaiblir les plus faibles pour les mettre au service des plus forts. La cible est toujours la même : les soi-disants profiteurs de la générosité collective, ceux qui ne veulent pas bosser…

On passera sur les largesses du sieur Chiotti, qui, non content de s’être exonéré de ses obligations militaires, a trouvé moyen de caser son ex-femme sur un emploi aussi bien rémunéré que laissant du temps libre, fait soigner sa mère en séjour long aux frais de la Sécurité Sociale, et vit grassement de ses indemnités (payées, rappelons-le, par les impôts donc par le contribuable). Mais voilà que ce sinistre personnage se réjouit de contraindre au travail des personnes qui n’ont pas d’emploi, un revenu faible (sous le seuil de pauvreté), alors même que beaucoup d’entre elles ne demandent qu’un vrai travail

Travailleurs en solde

Parce que là, c’est la bonne affaire pour les employeurs: imaginez, toute cette main d’oeuvre gratuite (puisque payée par la collectivité), qui n’aura pas d’autre choix que de bosser là où on les placera, sans aucun droit autre que de fermer leur gueule pour ne pas se voir couper leurs allocs et crever de faim… même le MEDEF n’en demandait pas temps.

Pour les allocataires du RSA, c’est la totale dévalorisation : on va les faire travailler pour un salaire bien inférieur au SMIC horaire, renvoyant ainsi le message qu’ils sont des bons à rien et ne méritent pas mieux qu’un demi-salaire pour un travail qu’ils n’auront pas choisi. Qui donc, parmi mes chères lectrices et chers lecteurs, accepterait d’être ainsi traité par l’Etat.

Rappelons enfin que cette disposition est un dévoiement total de l’esprit même de solidarité (pourtant contenue dans le terme Revenu de Solidarité Active), puisque à la base la solidarité n’appelle pas forcément de contrepartie. Or ici, le revenu de base pour survivre (on ne parle même pas de vivre) sera conditionné à un travail – donc à une contrepartie.

Et ça n’a pas fini de poser des problèmes

De plus, nos fachos-libéraux aveuglés par leur haine du soi-disant assistanat n’ont pas pensé une seconde aux problèmes pratiques qui allaient se poser là : comment vont faire les malades internés en hôpital psychiatrique (nombre d’entre eux sont au RSA), les personnes exclues de la mobilité, les mères célibataires, les malades, les sans-domicile fixe (à qui on n’est pas foutu de trouver un toit)… bref tous ceux que la société a exclu de façon délibérée ou non ?

Et la sanction est simple : suppression du RSA, donc de leur seule source de revenu. Donc les lèches-culs du patronat et les démagos (qui n’ont de Républicains que le nom) vont, en ces temps où même payés au tarif normal, les travailleurs ont de la peine à boucler leurs fins de mois, contribuer à créer encore plus de pauvreté, encore plus d’exclusion et encore plus de misère.

Cet amendement est tellement scandaleux, tellement une salissure pour l’esprit de solidarité de notre pays, pour la fraternité revendiquée sur les pontons de nos mairies que même les députés de l’extrême-droite ne l’ont pas voté. Macron et Ciotti sont les visages d’un néo-fascisme, qui n’est pas dirigé contre une ethnie, une religion, un genre ou une appartenance à un groupe, mais un fascisme bien pire encore : celui qui rejette et exclue les pauvres… qu’ils créent eux-mêmes par les largesses accordées aux plus riches.

1 réflexion au sujet de « Le retour de l’esclavage »

  1. Deux remarques (en tant qu’avocat du diable vu que, au fond, on est d’accord).

    1. Tu dis : « comment vont faire les malades internés en hôpital psychiatrique (nombre d’entre eux sont au RSA), les personnes exclues de la mobilité, les mères célibataires, les malades, les sans-domicile fixe (à qui on n’est pas foutu de trouver un toit)… bref tous ceux que la société a exclu de façon délibérée ou non ? »

    Tu devrais lire l’amendement que tu commentes dans son billet. Il fait une douzaine de lignes et les cas sont exposés.

    2. Tu dis que ceux qui refusent la mesure pourraient être exclus du dispositif mais où est-ce dit dans le texte ?

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