Excès de vitesse ?

J’ai déjà râlé sur ce blog contre ma connexion Internet bien trop lente. Et bien – oyez, oyez- ce temps est désormais révolu. Je suis l’heureux titulaire d’un abonnement à Internet par fibre optique… et ça marche bien.

La Région, Mégalis et les opérateurs.

Dans le coin, les opérateurs ne se bousculent pas pour déployer la fibre optique. Vu la densité et les difficultés techniques, c’est une opération difficilement rentable pour eux. Et comme ça ne rentre pas dans les obligations de service public, autant dire que ça aurait pu durer encore longtemps.

C’est donc la Région Bretagne et les collectivités locales qui ont pris les choses en main, et mis des sous pour payer le déploiement d’un réseau de fibres dans les jolies campagnes bretonnes. Ils sont donc passés par les traditionnels appels d’offres, et regroupé les acteurs engagés dans un groupement appelé Mégalis Bretagne (je crois que le truc existait avant, pour s’occuper du déploiement de l’administration numérique dans la Région).

Le deal étant qu’une fois les travaux faits, les opérateurs branchent leurs réseaux avec le réseau ainsi créé et viennent ensuite raccorder les clients (donc moi). Le problème, c’est que y’a beaucoup de maisons, beaucoup de coins perdus, et que c’est assez difficile de couvrir toutes les zones.

La tempête Ciaran en 2023 n’a pas arrangé les choses : poteaux cassés, fils à réparer ont pris le pas sur le déploiement. Et tant que les travaux n’étaient pas terminés, il n’était pas possible de « brancher » de nouveaux clients. Bref, on a perdu pas loin d’un an dans le calendrier prévisionnel.

La méga(lis?) bonne nouvelle.

Alors que je désespérais de voir arriver le truc un jour, la bonne nouvelle est arrivée début novembre : « La Fibre est disponible dans votre logement ». Ni une ni deux, j’appelle le service client de mon opérateur qui me confirme que cette fois-ci, c’est bon. Je cale donc mon rendez-vous d’installation pour début décembre (pas possible avant me dit-on, mais au moins j’ai une date et pas trop éloignée). Quelques jours après, je reçois une nouvelle box nécessaire pour recevoir Internet par la fibre.

Mi-novembre, je reçois un texto du sous-traitant me demandant si je suis disponible le lendemain pour avancer le rendez-vous de raccordement : dans ma tête c’est Noël avant l’heure. J’accepte bien évidemment cette alléchante proposition. On m’explique que le technicien sera là à 9h, et qu’il faut compter 3 bonnes heures pour le raccordement en question. Je me dis que pendant ce temps-là, je bosserais dans mon coin en partage de connexion avec le mobile et que ça ira.

Le lendemain, les techniciens (oui ils étaient 2) arrivent, étudient rapidement les lieux, percent un trou, s’affairent sur la route avec la nacelle et leurs bobines de câble, puis reviennent installer une petite prise sur le mur du bureau. Ils terminent leur ouvrage en 1h30, branchent la box et là… tout fonctionne du premier coup. À peine le temps de connecter mon ordi au wifi que je suis déjà décoiffé par le débit qui arrive désormais, et que mes héros du jour repartent déjà arracher un autre malheureux des affres de l’Internet poussif.

Mais ça va si vite ?

Test de débit

Oui, et un grand oui. Pour vous donner une idée, mon ancienne connexion « plafonnait » à 8 Mbits/s, la nouvelle monte à 400, soit 50 fois plus vite. Et en débit montant (c’est-à-dire ce qui va de mon ordinateur vers Internet) c’est 400 fois plus rapide. Autant dire que quand, comme moi, vous passez votre journée à créer et poster des visuels, des posts, parfois même des vidéos, ça change vraiment la vie.

Ce qui est aussi bien plus agréable, c’est que vivant avec un préado, on l’entendait souvent s’exprimer en des termes fleuris sur la qualité de la connexion, en particulier lors de ses séances de jeu en ligne ou de visionnages de vidéos sur YouTube. Et je devais parfois utiliser des stratagèmes pour bénéficier d’une connexion décente (la 4G des campagnes étant souvent plus rapide que la connexion fixe de la maison, mais limitée en quota mensuel de données). Il m’est déjà arrivé de « claquer » 400 Go de données 4G en un mois.

Clairement, cette simple prise me simplifie grandement les choses. Tout est instantané, les échanges de données sont bien plus fluides, et je ne suis plus interrompu dans ma journée de travail par un téléchargement ou un envoi tellement poussif que j’avais le temps de boire beaucoup trop de cafés. J’avais par moments l’impression de revivre le bon vieux temps du modem 56k… la sonorité en moins.

Modem de l’époque des dinosaures
(comme dirait le pré ado)

Donc, pour une fois je termine ce billet par une note d’optimisme. Ma connexion à Internet et au monde est enfin entrée de plain-pied dans le XXIème siècle… et c’est grâce aux services publics locaux qui ont pris le problème à bras le corps. Ça montre aussi que, malgré ce que pensent les libéraux, la force publique est utile, quand elle arrive à dégager les moyens nécessaires à son action .

5 commentaires

    • Même quand tu postes en anonyme, je te reconnais bien là !
      Et oui ça s’arrose. Si tu veux pousser un peu au sud de Loudéac à l’occasion tu est le bienvenu 🙂

  1. ah ben voilà une bonne nouvelle. Te voilà désormais équipé pour teletravailler en qualité , et aussi regarder des tas de conneries sur les TV des box. C’est le progrès, des coins paumés (je connais un hameau dans l’Yonne) qui sont connectés à la fibre par l’aérien , des câbles et des poteaux. C’est un tout petit plus pour éviter la désertification.

    • On est aussi fibrés en aérien. c’est bien trop complexe de passer des fourreaux par ici. Je pense pas que ça fasse une grande différence avec le souterrain (sauf en cas de tempête, mais en général on n’a plus d’électricité avant que la fibre pète), donc ça me va.
      Et j’ai un abonnement sans box TV, personne ne la regarde vraiment (elle sert essentiellement pour les consoles de jeux et de temps à autre un film en VOD). Y’a bien assez de conneries sur les Internets pour me distraire 🤣

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