Mais alors complètement…
Bêtement je suis resté à mon poste. Je suis allé travailler, 7h par jour, 5 jours par semaine. J’ai continué à voir mes collègues de boulot (même si on gagne en productivité en ne se saluant que de loin), à prendre le même bus matin et soir, à faire mes courses sans faire la queue (privilège des employés on a même des tranches horaires réservées… pistonnés qu’on est), et même à être heureux de rentrer chez moi épuisé et de m’étendre sur mon lit.
Du coup je suis passé à côté de plein de choses merveilleuses :
- les remises en question,
- les pertes de repères temporels (quel jour on est ?),
- les problèmes de connexion en télé-travail,
- les engueulades avec ma compagne (j’en ai pas de toute façon),
- les devoirs des gosses (je les ai 1 week-end sur 2),
- les apéros Skype/WhatsApp/Zoom (j’en ai fait 2 avec les cousins qui sont loin),
- l’attente du dé-confinement,
- l’engouement pour le sport et la promenade canine,
- et même la crise économique et les colis alimentaires (grâce à la prime de 1000 € je gagne presque le salaire médian des Français… même si hélas ça ne va pas durer).
- et le pire : je suis même pas tombé malade (pas une petite fièvre, rien du tout … )
J’en ai certainement raté, mais – comme vous le voyez – je suis loin d’être un expert en confinement.
Honnêtement, avoir un bus pour soi tout seul le matin est une expérience plutôt agréable. On peut s’asseoir, même choisir son siège et profiter confortablement du trajet (qui d’ailleurs passe étonnamment vite quand il n’y pas 20 arrêts à marquer). J’avais pris goût à la partie pédestre de mon trajet dans des rues désertes, sans avoir besoin de faire attention aux voitures, aux autres piétons. Parfois même je croisais quelques goélands aventureux.
En cadeau-prime, j’ai profité des week-ends prolongés de Pâques, du 1er et du 8 mai (vous êtes jaloux hein ?).
Et puis ce calme, ce silence…
Et ce matin, patatras. Je sors de chez moi, l’esprit insouciant (bien que dûment masqué). Et c’était la totale : la pluie (et alors là le combo masque+lunettes a eu son effet redoutable), des gens partout, du monde dans MON bus, dans le magasin, les boutiques ouvertes de partout, et des mines réjouies de pouvoir profiter de leur liberté retrouvée. Le monde d’avant est de retour, avec ce petit soupçon de joie que je ne partage pas, avec cette insouciance (voire imprudence) que je redoutais.
Alors certes les visages sont en majorité masqués (même si ça reste compliqué de trouver des masques à la vente), les gens essaient de respecter les gestes-barrière et la distanciation sociale (pas tous hélas), mais il flottait dans l’atmosphère ce petit je-ne-sais-quoi de joie, de légèreté retrouvée après 2 mois d’enfermement.
Vous savez quoi ? Je suis jaloux ! Et vu le comportement de certains je me dis que s’il y a une deuxième vague et un nouveau confinement, je pourrais même pas en profiter.
Dur dur d’être un héros ordinaire.
Magnifique
Merci chef 😉
[…] vous racontais la semaine dernière comment j’avais raté mon confinement. Et comment j’étais jaloux de ne pas avoir pu profiter de ces deux mois de désoeuvrement […]
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