Ce matin, je regarde mon fil Twitter en buvant mon café, et je tombe là-dessus :
« Une collègue s’est fait éternuer dessus » : dans les commerces ouverts, les vendeurs confrontés à l’irrespect de certains clientshttps://t.co/nJgLEQX7ge pic.twitter.com/nhWv7blW3r
— franceinfo (@franceinfo) May 16, 2020
Oh ? Ça alors ? Les Français seraient irrespectueux dans les magasins ? Étonnant non ?
Ce qui est étonnant, c’est qu’on en fasse un article. Parce que le phénomène ne date pas d’hier.
En cumulé, ça doit faire 20 ans que je travaille dans le monde merveilleux du commerce, et j’ai eu le temps d’en voir des vertes et des pas mûres. On peut commencer par les règles élémentaires de politesse : « bonjour », « s’il vous plaît », « merci » ne sont pas des gros mots. Je ne compte pas le nombre de nos chers clients qui m’interpellent pour demander « c’est où les ampoules/les petits pois/les iPhone » sans la moindre formule de politesse, et qui une fois renseignés se barrent en me plantant là… ils ont eu l’info tant désirée, la borne d’informations humaine n’est plus utile.
Et il y a les autres…
Il y a aussi celui qui interrompt une conversation avec un autre client… en se glissant subrepticement dans l’espace (pourtant étroit) entre le client et le vendeur, pour demander son renseignement sans tenir compte de ce qu’il y a autour de lui. Celui-ci, je ne m’en cache pas, je le repousse par l’épaule en lui expliquant que c’est pas son tour.
Il y a celui qui te voit au loin, qui t’interpelle par « Hey ! » ou en claquant des doigts (lui, il m’attend encore)… et celui qui m’appelle « chef ! » (lui, j’ai envie de lui servir un kebab !)
Il y a mon favori, l’énervé qui me lance « le client est roi », à qui je rappelle poliment ce qui est arrivé à Louis XVI. Souvent ça le calme.
Il y a celle qui se pointe le 24 décembre à 10 minutes de la fermeture, flanquée de son ado capricieuse, qui veut à tout prix lui acheter le dernier modèle d’ordinateur. Le problème c’est qu’il ne reste que le modèle d’expo qui doit être préparé et reconditionné avant de sortir, et que ça prend pas loin d’une heure. Je me suis fait limite engueuler parce que je préférais passer le réveillon avec ma famille plutôt que m’occuper de sa chère enfant.
Et encore, je m’en sors bien, je suis un mec… Ceci dit, 7h comme ça c’est souvent épuisant.
En caisse, c’est pire
Les hôtesses de caisse (les hôtes parfois) sont le dernier réceptacle des frustrations du client. En plus, c’est l’endroit où, pour acquérir enfin le contenu de son précieux chariot, il doit se délester de son argent si durement gagné. L’expérience serait tellement plus agréable sans ce passage obligé.
Donc, comme souvent il se retrouve face à de frêles jeunes filles, il en profite pour se lâcher.
Je précise que toutes les anecdotes citées dans cet article sont rigoureusement vraies, je n’ai pas assez d’imagination pour inventer des trucs pareils…
Donc quand vous allez faire vos courses, soyez polis, putain !!!