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Ah le masque ! Voilà un joli sujet de débat ces derniers jours. Alors que certains signes de reprise de l’épidémie se manifestent, et que les autorités s’inquiètent d’un possible reconfinement général, de plus en plus de personnes doutent des dernières mesures prises par les autorités.
Mise à l’amende
Après les tergiversations du Gouvernement depuis le 11 mai, le masque est enfin devenu obligatoire dans les lieux clos. Il était temps. J’avoue ne même pas avoir compris pourquoi ça a pris autant de temps. Les grands magasins, les gares … sont des endroits fermés par nature, où se croisent beaucoup de gens. Il était nécessaire que chacun se protège et protège les autres.
Pour rattraper le coup, certains maires font du zèle et imposent le masque en extérieur dans les zones touristiques. Ça a un coté rassurant – à certains moments certaines artères sont bondées et le virus peut se transmettre facilement. Bizarrement, le client assis à une terrasse n’est pas obligé de le porter, contrairement au piéton qui passe à côté de sa table. Manifestement on n’est pas encore au point.
Certains s’indignent d’un principe de précaution poussé à l’extrême, et faisant fi du bon sens des gens. D’autres considèrent ça comme une atteinte manifeste à leurs libertés fondamentales et s’indignent face au “complot” gouvernemental. Et il y a les génies qui prétendent que le masque est inefficace puisqu’il laisse passer la fumée.
Le doute permanent
Faut dire aussi que les tergiversations de la classe politique n’aident pas. Après nous avoir bassinés pendant des mois que le masque n’était pas utile, voilà que nos gouvernants veulent le rendre obligatoire partout, tout le temps. Forcément les Français ne savent plus à quelle théorie s’accrocher. Comment pourraient-ils accorder leur confiance aujourd’hui à ceux qui, avec un certain aplomb, leur affirmaient l’exact contraire il y a à peine 3 mois.
De plus, l’explosion des chaînes infos (et leurs débats permanents, parfois nauséabonds sur tout et n’importe quoi), les réseaux sociaux à outrance, décrédibilisent la parole des responsables politiques. Ainsi, chaque mot, chaque petite phrase est analysée, disséquée, et/ou balancée hors-contexte, créant une polémique qui durera 15 minutes ou 3 mois selon son ampleur, et qui sera remplacée par une autre dans la foulée. Le débat politique est devenu un spectacle permanent, dont le seul but est d’alimenter le robinet des chroniqueurs et autres éditorialistes.
Ce dont nous avons. le plus besoin aujourd’hui, c’est de la sérénité… et c’est probablement ce qui nous manque le plus aussi. Qu’on le veuille ou non, cette pandémie va s’installer de façon durable dans nos vies, et il est de notre responsabilité de protéger les autres.
Infantilisation
Voilà donc nos responsables politiques contraints à nous infantiliser. Plus personne ne mise un kopeck sur la responsabilité collective des citoyens, tant nos responsables eux-mêmes ont montré le mauvaise exemple. Et c’est la punition : le masque ou l’amende. Dans leur grande majorité, les Français se plient de plus ou moins bonne grâce à ces nouvelles mesures, mais sans forcément en comprendre ni les causes, ni les enjeux. Et c’est là tout le problème.
Cette histoire de masques n’est qu’un nouvel avatar de la déconnexion entre les citoyens et ceux qui prétendent les représenter. Plus personne ne prend le soin ni d’expliquer, ne de rassurer… d’ailleurs qui le pourrait vraiment aujourd’hui. Et le modèle de société qui nous impose de marcher sur les autres pour “réussir” sa vie n’aide pas à créer ce nécessaire sentiment de cohésion, d’appartenance à la communauté nationale. Beaucoup désormais se définissent par rapport à leurs préférences religieuses, leur sexualité ou leur genre… et chacun se replie sur lui-même, négligeant son prochain.
J’en viendrai presque à regretter le confinement et les gestes de solidarité qui se manifestaient chaque jour. Avec un peu de chance, on va y retourner bientôt – qui sait ?