Cette période de déconfinement-reconfinement a remis en cause beaucoup de certitudes, de choses que l’on croyait acquises … y compris chez moi. Et me fait m’interroger sur le sens et l’utilité de mon engagement militant.

Être une bête politique…

… n’a jamais été un but. Toutefois, je trouve de moins en moins de sens à cet engagement particulier. D’abord parce que ma famille politique en général, et le PS en particulier n’est pas audible, et ne se donne peut-être pas assez les moyens de l’être. Par ailleurs, on s’aperçoit parfois que les petits arrangements, les manoeuvres politiciennes, les petits bidouillages statutaires ont encore cours, loin du débat d’idées et de la Renaissance promise.

Par ailleurs, organiser des réunions, des débats d’idées en présentiel n’est pas possible, et préparer des visios ou pas grand monde ne se connecte génère chez moi un profond sentiment de solitude et d’inutilité. Enfin, les échanges stratégiques où on entend plus parler d’alliances, de positionnements et de places sur les listes que d’idées, de vision de la société et de projets d’avenir me gonflent au plus haut point (quand certains ne s’écharpent pas sur la taille ou le positionnement d’une boîte en carton … sisi).

… et sur les réseaux sociaux

Je suis très (trop ?) présent sur les réseaux sociaux depuis longtemps, et essaie de faire ce qu’on appelle de la riposte. Sauf que, pour qu’une riposte soit efficace, il faut qu’elle soit organisée, préparée et coordonnée. Autant dire qu’on est loin du compte. C’est un chantier qui me tenait à coeur, mais je dois avouer que c’est loin d’être couronné de succès, tant les responsables nationaux de ma formation déploient une énergie folle à … ne rien faire et surtout à ne jamais remettre en question l’existant, pour voir s’il peut être amélioré.

Par ailleurs, je sais très bien que ma condition de salarié du privé, non-diplômé, à faible revenus ne me prédispose pas à être une référence dans ce milieu. Les préjugés, malgré tout le vernis qu’on s’évertue à mettre dessus, ont la vie dure, et il sera difficile de briser le plafond de verre. Par ailleurs, on sait très bien que si un jour une possibilité de place éligible s’ouvre, il y aura toujours un (ou une) candidat-e plus légitime pour prendre la place dans la file d’attente. Et que tout le travail fourni, les heures passées à réfléchir, à créer, à mettre en forme, à communiquer … ne me vaudront guère plus que quelques remerciements (ce qui est déjà rare en politique) et de retomber dans une certaine forme d’anonymat.

Flammèche

Alors certes, je crois toujours en une société plus juste, plus respectueuse, où on privilégie le bien-être humain plutôt que la performance économique (et quand on parle de bien-être humain, ça inclut aussi son environnement naturel), mais je n’ai plus la flamme, l’énergie, l’envie de lutter. Les mois d’hiver ont toujours été des moments difficiles, l’isolement social y contribue probablement aussi (j’avoue que le rythme bus-boulot-dodo depuis 9 mois commence à me taper sur les nerfs).

Aussi, il est temps pour moi de prendre une retraite spirituelle, de marquer une pause, de faire un pas de côté pour réfléchir, pour essayer de retrouver le sens de tout cela. Le milieu politique est rude, trop souvent égoïste, rongé par l’ambition dévorante de certains, et parfois vidé de son sens. Je n’y trouve plus ma place pour le moment. Donc pause …

PS : je continuerai à exprimer sur ce blog mes opinions personnelles et si possible à vous faire sourire, ça sera déjà pas si mal…

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