C’est fait. Après un retard indépendant de ma volonté (dû au passage brésilien du mois d’avril), j’ai eu le droit à mon forfait 5G d’aller me faire vacciner. Et quelque part, ça a été efficace …
Première dose
La première dose, j’y ai eu droit .. le 21 juin. La douche froide subie par l’annonce-surprise du retrait de la liste de Jean-Laurent Felizia (merci à celui qui a opportunément fait fuiter l’info avant que les militant·es soient prévenu·es) a sérieusement douché mes espoirs de voir la Région changer, évoluer positivement vers un territoire plus écologique et plus social. Encore une fois, la gauche locale retourne dans son trou, dont on se dit qu’il est toujours plus profond. Et avec l’impression que nos dirigeants nationaux ne viennent que pour y donner des coups de pioche et creuser plus profondément encore.
Après 4 ans de lutte, d’efforts pour maintenir ce qu’il restait de gauche à Nice, j’avoue que j’en ai un peu ma claque. Lutter contre ses adversaires fait partie du jeu, lutter contre l’extrême-droite est la base de mon engagement, mais lutter contre ses propres instances, celles et ceux qui sont censé·es nous soutenir, c’est un peu too much. C’est épuisant de constater l’impuissance de nos dirigeant·es à comprendre les enjeux dans nos territoires, la difficulté à militer par ici, à se battre contre des machines dix fois, cent fois plus puissantes que nous – et c’est épuisant de demander de l’aide et de ne recevoir que des leçons.
Donc, j’arrête les frais. Terminé les responsabilités, les problèmes, les demandes toutes plus absurdes les unes que les autres, les cacas nerveux parce que je ne peux pas faire en 3 jours ce que personne n’a fait en 3 ans, et tout ce genre de choses. Je rends les clés, et que chacun·e se débrouille. Je reste un militant, avec mes convictions et ma liberté, et ça ira bien comme ça.
Deuxième dose
La deuxième dose, c’était jeudi soir. Une petite piqûre et on n’en parle plus. Et je vais décevoir beaucoup de gens : je n’ai toujours pas de forfait 5G, je ne me sens toujours pas contrôlé par Bill Gates, et je ne suis pas plus magnétique qu’avant (même avec les filles ça marche pas mieux).
Et pour le coup, à part une gêne au bras dans la journée de vendredi, je n’ai rien ressenti de particulier. Je ne me suis pas tordu de douleur ni écroulé de fatigue, je n’ai pas explosé les records de température… Bref, on m’a fait une piqûre et voilà. Et pour le coup ça m’arrange bien. D’ici quelques jours, je me verrai remettre le Graal : le passeport sanitaire – garant de ma tranquillité. Je pourrais voyager, aller en boîte et tout ce genre de choses que je ne faisais pas avant et que je ne ferai pas plus après.
Mais surtout, après plus d’un an de crise, d’angoisses (et avec ce qu’on a vécu comme non-confinés, y’avait de quoi angoisser), je me sens enfin à l’abri de cette saloperie de virus. Je sais très bien que je peux être encore contaminé, mais que le risque de développer une forme grave de la maladie est réduit à la portion congrue. Si cette injection (finalement peu contraignante) est le prix à payer pour retrouver une certaine forme de légèreté et de liberté, ben c’est pas si cher que ça je trouve.
Troisième dose
Ces deux premières doses m’ont libéré de pas mal de poids. La troisième est probablement la meilleure. J’ai entrepris il y’a quelques mois un parcours de reconversion professionnelle, et après quelques tracasseries administratives, mon dossier a été accepté. Je retourne donc à l’école en septembre, pour apprendre un nouveau métier.
Vous connaissiez mes doutes quand à l’avenir de la grande distribution, son côté malsain, et le mal-être que je ressentais ces derniers mois à évoluer à mon poste actuel. Cette formation est une porte de sortie qui s’ouvre. Je ne sais pas encore si je pourrai la franchir entièrement, si je pourrai vraiment changer de métier, mais déjà, je vais pouvoir, pendant 6 mois, apprendre, m’enrichir, m’améliorer… et espérer un avenir professionnel différent, qui ne sera pas l’aliénation qu’est devenue mon travail actuel, dans une entreprise qui a perdu ses repères (et c’est le patron qui le dit).
Donc, en route vers de nouvelles aventures. Et vaccinez-vous … contre tout ce qui vous pourrit la vie. Je vous assure qu’on se sent vraiment mieux après.