Comment en est-on arrivés là ?

La semaine politique a été pour le moins agitée. De nouveaux prétendants à l’élection présidentielle se sont déclarés, et on ne peut pas dire que ce sont les meilleurs qui sortent du bois …

Le zéro pointé en com’

On peut dire que la vidéo de déclaration de candidature de qui-vous-savez a fait couler beaucoup d’encre. Images empruntées sans le consentement des auteurs, catastrophisme assumé, biais historiques, racisme décomplexé… le candidat a donné le ton de sa campagne.

Je reste quand même impressionné par la crédulité de celles et ceux qui accordent un minimum de confiance à un si triste sire. Il apparaît clairement ancré dans une vision passéiste de ce qu’est la France, qui n’existe plus que dans les esprits chagrins de ceux qui voudraient vivre dans un monde figé au XXème siècle.

Et puis, sans parti, sans argent, sans même avoir réuni les conditions pour que cette candidature soit validée, on sent l’aventure personnelle d’un polémiste, un peu trop exposé médiatiquement en rapport à ce qu’il représente vraiment, et qui n’aurait jamais dû quitter la fange dans laquelle il se complaît depuis plusieurs décennies.

La primaire des LR

Ah, les Républicains… au moins ont-ils réussi la désignation de leur candidate. Une primaire, qui, sans dire son nom, s’est passée dans de bonnes conditions, des adhésions multipliées par 2 (avec les rentrées de trésorerie qui vont avec), un fair-play affiché entre gagnants et perdants… il y a longtemps que la gauche n’est plus capable de se comporter ainsi.

Par contre, le choix de la candidate laisse un goût amer. Suppression de 200.000 fonctionnaires (alors qu’on ne fait que subir les conséquences des mesures prises par Sarkozy, et la suppression de seulement 150.000 fonctionnaires il y a 10 ans), politique d’austérité, guerre aux migrants, tout cela sent les mesures d’une droite qui n’a rien compris aux conséquences des crises sanitaires, économiques et environnementales que nous subissons depuis deux décennies.

Et puis honnêtement, le profil de la candidate n’est pas forcément des plus rassurants. Certes, c’est une femme, et c’est la première fois que la droite républicaine investit une femme comme candidate à l’élection présidentielle. Mais elle a montré à plusieurs reprises son opposition au mariage pour tous, à une contraception accessible pour les plus jeunes, au droit à l’avortement … Il ne faudra pas compter sur elle pour voir progresser les droits des femmes, c‘est certain.

Avec cette désignation, la droite française tourne résolument la page du gaullisme social, celui qui permettait, dans un contexte apaisé, de laisser le moins de monde possible sur le carreau. Nous ne sommes clairement plus dans une période ou on verra des évolutions des droits humains… il faudra au contraire continuer à lutter pour ne pas les voir reculer.

La responsabilité des médias

Les idées progressistes sont en recul dans notre pays. On peut bien sûr incriminer la nullité du camp progressiste et écologiste, incapable de s’unir, de définir des lignes claires pour fédérer les énergies et de trancher ses différends, pour offrir une alternative viable au conservatisme ambiant, voire aux idées néo-fascistes qui se propagent.

Mais on doit se poser aussi la question de la responsabilité des médias, en particulier des chaînes d’info, devenues des médias d’opinions avec pignon sur rue. Et quelles opinions ! Tout est bon quand il s’agit de faire de l’audience. Ils n’hésitent plus, au mépris de toute déontologie, à diffuser des débats dignes du café du commerce, à remettre en cause les faits pour créer un soi-disant débat, à laisser des chroniqueurs, des polémistes exprimer sans filtre des propos appelant à la haine, ou la sous-entendant.

Le trop maigre contrôle, et la faiblesse des sanctions infligées par le CSA en cas de dérapages, ne décourageront pas Bolloré et ses amis à les multiplier, puisque de toute façon ça permet de faire de l’audience, donc de l’argent. Pour ces gens-là, si ça rapporte, il n’y a aucune raison d’arrêter. Par contre, la responsabilité collective, l’avenir de notre société, la paix civile, clairement ils s’en foutent.

L’Histoire jugera, mais en attendant, l’avenir paraît bien sombre !

1 réflexion au sujet de « Comment en est-on arrivés là ? »

  1. Bonjour,
    la période qui s’ouvre va être longue, très longue et mouvementée.
    En ce qui concerne le personnage visé au premier paragraphe, j’aurais plutôt avancé le XIX° siècle. Une des rares propositions que j’ai entendue concernait l’Ecole et cela ressemblait fort à ce qu’elle était avant Jules Ferry et ses attaques contre une religiopn désignée ressemble fort aux affirmations quoi ont émaillé la deuxième moitié de ce même siècle avec comme point d’orgue l’Affaire Dreyfus.
    Il n’a vraiment aucun intérêt pour l’avenir.

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