Vivement dimanche

Désolé de te décevoir, amie lectrice ou ami lecteur, ce billet n’a rien à voir avec Michel Drucker et sa célèbre émission Vivement dimanche, son canapé rouge et son caniche. Dimanche prochain, on vote… et beaucoup de nos prétendants à Miss France la présidence de la République vont repartir franchement déçus.

Au fond, à gauche

Au fond du trou surtout. Dans les 5 dernières années, la gauche n’a su tirer aucune des leçons de la défaite de 2017, et a continué dans ses travers. À chaque élection, socialistes, communistes, écolos … ont cherché à tirer la couverture vers eux et ont sciemment saboté toute volonté de travail commun. Le résultat est sans appel : aucun de leur candidat n’a vraiment décollé, aucun ne semble parti pour dépasser ne serait ce que le seuil des 5%, plombant encore un peu plus les comptes des partis, et laissant les militant·e·s désœuvré·e·s et des citoyen·ne·s sans voix.

Mélenchon a bien cherché à se présenter comme un potentiel rassembleur ces dernières semaines… après avoir passé 5 ans à mépriser, insulter, voire combattre toutes les autres formations de gauche. Comment celle-ci pourrait s’unir derrière un tel leader, qui n’a de respect que pour lui finalement (à part les quelques vieilles figures qu’il convoque de temps à autre) ?

Bref, le camp de gauche, laminé en 2017, risque de ne clairement pas se relever d’une nouvelle défaite, la seconde de rang à la présidentielle. Et je ne suis même pas persuadé que les grands leaders se rendront compte de leur nullité collective et de la responsabilité qu’ils portent dans ce nouvel échec. SI c’est pour changer quelques têtes et repartir avec les mêmes vieilles pratiques, pas sûr que ça motive les militant·e·s à replonger pour 5 ans de plus.

Au fond à droite

La droite républicaine subit exactement ce qu’a vécu la gauche de gouvernement 5 ans plus tôt : un pillage dans les règles de l’art par la Macronie. Le sortant a présenté un programme que n’auraient pas renié les ex-leaders de feu l’UMP, il a reçu par ailleurs le soutien de nombre d’élus du cru (Woerth, Estrosi, Muselier et tant d’autres).

Ce qui reste de LR s’est perdu dans une primaire serrée, ou la gagnante n’a jamais réussi à imprimer sa marque dans cette campagne. Après le fiasco de 2017, LR se prépare à vivre sa deuxième défaite de rang. Le grand parti de la droite républicaine aujourd’hui, ça n’est plus eux, mais clairement les Marcheurs. Et celles et ceux qui restent fidèles sont tiraillés entre l’attachement à leur famille politique d’origine, ou une dérive droitière conduite entre autres par Eric Ciotti, qui penche de plus en plus vers les extrêmes

Au fond du fond, à droite toujours (vous trouverez à l’odeur)

Chez les extrêmes, c’est la crise de croissance qui se profile. La PME familiale RN a vu surgir le coucou Zemmour, qui a décidé de faire pencher la balance encore plus loin dans l’abject. De fait, la nouvelle cheffe de clan s’est vu offrir sur un plateau une fausse image de respectabilité, contrariée par quelques défections – y compris au sein de la cellule familiale.

Le problème dans tout ça, c’est que la traditionnelle bipolarisation de la vie politique française n’est plus. Ayant siphonné en même temps sur sa gauche et sur sa droite, le libéral Macron a réussi à exploser les clivages traditionnels et contraint désormais les citoyen·ne·s à choisir entre les relents d’un fascisme décomplexé et une politique qui, pour l’essentiel, remet en péril le modèle social français au nom de nécessaires réformes qui pourrissent la vie des gens, et le plus souvent se font au détriment des plus précaires.

Bref, encore une fois, celles et ceux qui se feront bien baiser au final, ce sont encore les Français·e·s, qui vont encore devoir trancher entre la peste et le choléra, et au final subir des choix qui seront loin d’être ceux de la majorité. Mais au vu de la piètre qualité du spectacle offert ces 6 derniers mois, il ne faudra pas jouer les étonnés devant les chiffres de l’abstention non plus.

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