Avec la nomination (enfin) du nouveau gouvernement se termine la séquence présidentielle. Et ce fut beaucoup de bruit pour au final pas grand chose. Voire même pour rien.
Une campagne ? Quelle campagne ?
Les diverses tractations entre les uns et les autres, pour ravir la magistrature suprême, n’ont rien donné. La gauche est partie en ordre plus que dispersé, pour au final s’écraser lamentablement au sol, seul Mélenchon tirant son épingle du jeu. Pour les autres partis, la gamelle on ne peut plus spectaculaire.
À droite, la primaire a divisé plus que réuni, et la candidate choisie n’était clairement pas à la hauteur de l’enjeu. Incapable de bousculer les certitudes, de créer un quelconque allant autour de sa personnalité, elle s’est disqualifiée avec un score qui frise le ridicule.
L’extrême-droite a encore une fois montré ses limites : derrière les effets d’image, l’héritière de Montretout a montré essentiellement son incompétence sur les sujets essentiels. Le polémiste qui-se-voyait-calife-à-la-place-du-calife est tombé de sa tour d’ivoire sans comprendre qu’on ne rassemble pas un pays en cherchant à le diviser.
Le non-changement c’est maintenant
Une fois réélu, le Président a choisi… de faire durer le plaisir. Le Premier Ministre sortant a patienté 3 semaines sur le perron de Matignon avant de pouvoir rejoindre ses pénates (en Falcon ?). Et, après des semaines de rumeurs et de tractations, ce nouveau gouvernement reste bien entre les bornes du libéralisme que l’on a connu jusqu’à maintenant.
D’ailleurs, il n’a rien de tellement nouveau. La Première Ministre est connue pour un parcours qui n’a rien de gauche (contrairement à ce que certains médias clament), les principales têtes d’affiche n’ont pas vraiment bougé, et les quelques nouveautés n’augurent rien de bon. Autant dire que les promesses du candidat Macron n’engagent que ceux qui les croient.
Le troisième tour
Vous me direz qu’il reste les législatives. L’union de la gauche est enfin une bonne nouvelle, bien que trop tardive (ça aurait dû être fait depuis plus d’un an). Mais je doute sincèrement de la capacité de cette union, trop neuve, à ravir la majorité à l’Assemblée et à envoyer Jean-Luc à Matignon. Les scores seront bons, suffisamment pour créer une opposition plus solide, mais on a vu comment cette majorité s’asseyait sur la représentativité nationale pour faire passer ses textes.
On peut donc déjà prévoir que rien ne va changer, qu’on va avoir pendant 5 ans notre lot de déceptions, de protestations vaines, d’appauvrissement de la population, de réformes qui continueront à culpabiliser les plus précaires parce qu’ils sont précaires ! Encore une fois, le monde d’après, ce n’est pas pour demain.
PS : j’apprends que le pseudo-écolo niçois Governatori se présente… à Brest. Pour celles et ceux qui ne le connaissent pas encore, je vous invite à relire un petit résume de son brillant parcours.