Depuis quelques jours, le remaniement entrepris par Macron fait la une, et pas forcément pour les meilleures raisons. Il faut dire que la liste de ministres ressemble fortement à une fin de série… quoi de plus normal quand on remanie pendant les soldes.
Appellation d’origine contrôlée
Prenons par exemple la ministre à rallonge : Amélie Oudéa-Castera (surnommée AOC comme les camemberts), Ministre de l’Education, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques. On ne peut pas dire qu’elle a été particulièrement mauvaise quand elle ne s’occupait que des sports (elle a fait un peu de nettoyage dans les fédérations), mais sa première sortie à propos de l’école publique lui a permis de se mettre à dos l’ensemble du corps enseignant.
Faut dire qu’elle a fait fort : elle a tout simplement menti sur les raisons de la scolarisation de ses gosses dans le privé (ça la regarde), en dézinguant nommément l’école Littré dans le 6è, qui n’est pourtant pas la plus mal lotie. Tout ça pour masquer le fait qu’elle était une de ces parents d’élèves agaçants, persuadés que leurs gosses sont chiants parce qu’ils sont des génies et qu’elle a préféré l’entre-soi d’un établissement privé prisé par la grande bourgeoisie dont elle est issue. C’est probablement une de ces daronnes bobo qui dépose ses 3 gosses prétendument HPI en vélo-cargo devant l’école
Bref, une bonne ministre bien parisienne qui ne devrait pas durer trop longtemps rue de Grenelle…
Rachida II, produit reconditionné
Cette nomination-là a fait jaser dans les chaumières. Rachida Dati, ancienne Garde des Sceaux de Sarkozy (il était trop petit pour les garder tout seul), maire du 7e et qui jurait qu’elle ne s’intéressait plus qu’à Paris, et multiple mise en examen débarque … à la Culture. Je ne jaugerai pas de son niveau de compétence pour occuper le poste (après tout, si les ministres étaient compétents ça se saurait), mais on peut dire que les acteurs du secteur ont de quoi être inquiets.
On se doute que cette nomination d’une personnalité qui assume être de droite (au moins, elle l’assume) est là pour faire plaisir au vieux monde défendu par Bolloré et ses sbires. Et son ambition dévorante l’amènera à ne pas trop contredire le Président sur … Depardieu par exemple.
Vautrin, une vigneronne à la Santé
On a aussi Catherine Vautrin, élue conservatrice de Reims (en Champagne), amie des viticulteurs qui devient ministre du Travail et de la Santé (déjà, rien qu’associer les deux relève d’une vision archaïque du monde). On sait déjà qu’on ne comptera pas sur elle pour soutenir des opérations de prévention contre l’alcoolisme.
Par ailleurs, cette brave dame est connue pour ses positions conservatrices envers le mariage homosexuel (elle défilait sans complexes avec La Manif Pour Tous), et gageons qu’elle ne fera guère avancer ni le droit des travailleurs, ni les politiques de prévention des risques. Elle ramasse d’ailleurs le portefeuille des Solidarités, ce qui n’est guère encourageant sur le sujet de la loi Grand Âge, maintes fois promise et toujours absente.
Et les autres ?
Rien de bien exceptionnel pour le moment : les poids lourds (Darmanin, Le Maire, Dupont-Moretti) ont conservé leur place au chaud, les autres seront probablement aussi insignifiants qu’ils l’étaient avant. Le nouveau Premier Ministre, plein de jeunesse et d’action, aura le temps de se casser les dents sur les oppositions de ses subordonnés qui auraient bien voulu sa place… et gageons que la nouvelle ministre de l’Egalité Femmes/Hommes (la tristement célèbre Aurore Bergé) gardera son cap : un jour une connerie.
Au moins ce gouvernement affiche la couleur : Macron est de droite, ou se couche devant la droite pour espérer garder une faible marge de manœuvre pour les 3 prochaines années. Et le parcours des heureux lauréats ressemble fortement à la crème des beaux-quartiers parisiens… pas sûr que ça aidera à renouer le lien avec les Français d’ici à la présidentielle…