Un train de retard…

[AVERTISSEMENT : les faits relatés dans cet article n’ont aucune valeur « scientifique », mais sont seulement basés sur des observations personnelles et des échanges avec mon entourage]

Vous avez remarqué ? Après 8 semaines de confinement, un été de répit bien ensoleillé (avec même un petit peu de canicule), et une rentrée « la plus normale possible« , l’épidémie de COVID-19 est repartie de plus belle. Masques obligatoires en intérieur, en extérieur (mais pas en terrasse au café, difficile de savourer son cocktail sinon…), tests à gogos, restrictions … et contaminations qui repartent à la hausse.

Testons, testons, il en ressortira bien quelque chose

Alors qu’au printemps dernier, les autorités sanitaires, bien préparées (du moins c’est ce qu’on nous promettait), était infoutues de tester des malades, y compris des formes graves, voilà aujourd’hui que les labos sont pris d’assaut par des malades, mais aussi des gens en pleine santé désireux de voyager, ou juste angoissé.es.

Du coup, la machine se grippe. Il n’est désormais pas rare de devoir attendre 3 ou 4 jours (dans le meilleur des cas) pour prendre un rendez-vous, et attendre autant pour obtenir le résultat. Autant dire que celui/celle qui est testé.e positif.ve a le temps, au choix, de répandre le virus dans son entourage, de l’évacuer de son organisme ou de finir en réa.

Le Ministre de la Santé se gargarise du million et quelques de tests réalisés chaque semaine. Sauf que les conditions dans lesquels sont menés ces tests conduisent à ce que nous courrions après le virus … mais avec près d’une semaine de retard. Et donc celui-ci se diffuse, inexorablement, avant même que le porteur se rende compte qu’il est malade. Et l’isolement des personnes positives commence alors que, pour la plupart, la maladie est en train de s’éteindre dans leur organisme.

Il est urgent de prioriser les tests à ceux qui présentent des symptômes, de leur fournir très vite un résultat et, pour ceux qui seraient malheureusement contaminés, de leur permettre de s’isoler au plus tôt afin de ne pas répandre le virus autour d’eux.

Accessoirement, le bide de StopCovid (mais si la super-app qui est censée nous protéger) ne nous aide pas. Une app bien conçue, bien expliquée et utilisée massivement pourrait franchement aider à combattre l’épidémie, en prévenant les utilisateurs d’un potentiel contact et les incitant à plus de prudence. Pour une fois que nos données pouvaient être utiles (plus que des photos de bouffe sur Insta ou des débats futiles sur Twitter), on a encore gâché une chance de lutter contre l’épidémie.

Mets ton masque !!

Les lieux où le port du masque est devenu obligatoire sont de plus en plus nombreux. En intérieur, en extérieur, dans l’open-space … j’ai tellement pris l’habitude d’avoir ce truc sur le nez que j’en oublie de le retirer lorsqu’un besoin naturel se présente … alors que je suis seul dans la cabine.

Les décrets et contre-décrets pleuvent, au point qu’on finit par ne plus savoir quelle attitude adopter. Est-ce que je risque quelque chose, à 7h du matin, seul à côté de l’Abribus ? Suis-je dans l’illégalité lorsque je sors sur le petit bout de route devant l’entrée des artistes du personnel pour aller vapoter ? Est-ce bien raisonnable de retirer mon masque en terrasse pour boire un verre ? Honnêtement je suis un peu perdu face à tout ça … et j’en ai un peu marre. Du coup je sors le moins possible et me prive ainsi d’une grande partie de ma vie sociale (c’était déjà pas Tip-top avant…)

J’en viens même a douter. En février-mars dernier, nous n’avions pas de masques (mais ce n’était pas nécessaire à l’époque). Là, on en trouve en pagaille, de toutes les tailles de toutes les formes et à tous les prix. La majorité respecte les règles autant que possible (et honnêtement passer 7 heures dans un open-space, masqué face à ses collègues c’est lourd), et pourtant les contaminations repartent. On atteint même des records de contamination quotidiennes (faut dire qu’on ne testait pas avant). J’avoue ma perplexité devant cette situation.

Evitez les rassemblements

Là c’est un peu la base. Pour ne pas trop diffuser le virus, le mieux c’est encore de limiter les interactions sociales. Donc, éviter d’aller au stade, au spectacle, dans les pubs etc…

Sauf que l’être humain s’est construit autour de l’interaction sociale. Nous sommes des animaux grégaires, incapables de fonctionner sans échanges avec nos contemporains, et l’isolement peut avoir de graves conséquences psychologiques. Donc, ces limitations, acceptées avec difficulté pendant la période du confinement, sont impossibles à faire respecter aujourd’hui.

De plus, les citoyen.nes se retrouvent face à un paradoxe : la vie économique doit reprendre, mais ça nécessite des interactions sociales (travail, école …). Et donc on maintient un lien social « obligatoire » avec ses collègues de travail… mais déconseillé avec sa famille et ses ami.es. Comment les gens peuvent comprendre un truc pareil ? Ma voisine de bureau n’est pas dangereuse mais mes ami.es le sont ? Ce message est totalement incompréhensible. pour l’immense majorité des gens.

Trop de com’ tue la com’

Enfin les injonctions contradictoires, les messages troubles, les interventions solennelles qui ne servent à rien, finissent par encore brouiller un peu plus le message. Gouvernement, préfets et maires rivalisent d’annonces quasi-quotidiennes, souvent contradictoires, et jouent la surenchère, finissant par brouiller le message. Un coup « tout le monde sera testé », un coup « il faut prioriser », un coup « le masque est obligatoire », un coup « finalement pas partout », un coup « pas de rassemblements », un coup « si mais avec des limites »… c’est usant, anxiogène et inutile.

Enfin, les experts en tout et en rien qui écument les plateaux des chaines infos, les inconscients qui s’épanchent sur les réseaux sociaux – se prenant pour des « rebelles » face au virus, tout ce cinéma me fatigue franchement. On ne parle que de ça, partout, tout le temps, tout le monde a un avis basé. sur des informations non-vérifiées, et toutes ces contradictions finissent par créer toujours un peu plus de bordel.

Le Président a dit : « Soyez fiers d’être des amateurs ». Pour le coup j’aimerais bien qu’on laisse faire le boulot a des professionnels … mais. c’est pas gagné.

Post-Scriptum

Ah oui ce matin je suis tombé là-dessus

Entre nous, à ce niveau de connerie, on l’aura mérité notre apocalypse …

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