Ouverture du journal : c’est la canicule. Quoi de plus normal en cette saison. Ça valait bien l’ouverture du 20h de TF1. Comme tous les étés, les Français redécouvrent les effets du réchauffement climatique. Et en prime comme il fait chaud ça devient compliqué de porter le masque.
Ben oui, mais fallait y penser avant !
La canicule est devenue un phénomène régulier depuis quelques années. Là où le phénomène de 2003 était exceptionnel, nous sommes arrivés à ce que les fortes chaleurs deviennent une habitude au cœur de l’été. Et c’est pas comme si les experts de l’environnement ne nous alertaient pas sur les conséquences de la pollution depuis … 40 ans !
La fonte des glaces ? Les cyclones de plus en plus violents ? Les avancées de la désertification ? On s’en fout, ça ne touche pas les civilisations occidentales. L’ironie est que les phénomènes météorologiques les plus violents n’ont pas d’abord touché les peuples les plus riches, ceux qui polluent le plus, mais les plus pauvres, ceux qui produisent les biens que nous consommons sans limite, poussés par les marchands du Temple.
Grosse chaleur et petit virus
En cadeau prime, cette année (et on ne sait pas encore jusqu’à quand), l’épidémie de COVID-19 nous contraint à appliquer des mesures de protection élémentaires, pour nous et tous ceux que nous côtoyons. Donc, dans les lieux clos et dans la foule, il est impératif de porter un masque. Sauf qu’avec la chaleur ce n’est pas si évident.
Mais on n’a guère le choix. L’épidémie s’est répandue de façon exponentielle (merci encore à la mondialisation et aux voyages à outrance), nous sommes donc condamnés à assumer les conséquences de nos actions, masqués et suants, en pestant contre nos erreurs passées – ou pas. Pour certains tout cela fait partie d’un complot mondial destiné à nous asservir, comme si ce n’était pas déjà le cas ! Du coup, les incivilités se multiplient, portées par l’individualisme entretenu depuis tant d’années…
Et pour le moment, à part des pistes cyclables en ville, rien ne semble vouloir changer. Il ne faudrait pas casser le grand ordre capitaliste du monde pour quelques degrés et un pauvre virus n’est-ce pas ?
On ne peut pas avoir extrait l’essentiel des réserves de charbon, de pétrole, de gaz, les avoir brûlés depuis 1748, sans aucune conséquence sur le climat, la biodiversité et la vie humaine. Alors décroissance choisie ou décroissance subie ?
En tout cas, la croyance dans le dogme de la croissance est un épouvantail qu’on agite aux pauvres pour leur faire croire qu’ils seront riches un jour, peut-être.