En ce moment, on entend beaucoup parler de ces histoires de parrainages pour la présidentielle… et des candidats ouin-ouin qui désespèrent de ne pas réussir à collecter 500 signatures. Le paysage politique pourrait s’éclaircir après le 7 mars. Et pour certain·e·s candidat·e·s, c’est une voie sans issue qui se dessine !
Comment ça marche ?
Très simplement en fait. La Constitution veut que, pour voir sa candidature validée, un·e prétendant·e à l’investiture puisse être parrainé·e par 500 élus, ceci afin d’éviter les candidatures par trop fantaisistes. Jusqu’à présent ça n’a que rarement posé de problèmes, et à part pour certain·es aujourd’hui ça n’en pose pas plus que ça.
J’entends déjà les râleurs : « la loi est mal faite !!! ». Peut-être, mais c’est la loi et nul n’est tenu à l’ignorer. Les candidat·e·s potentiel·le·s connaissent cette règle, et ont eu le temps de préparer le terrain pour collecter ces précieux parrainages. Donc, entendre encore une fois les mêmes vociférer contre cette règle, ça me fait bien marrer.
Gagnants et perdants
Pour nombre de candidat·e·s, ça n’a semble-t-il pas été un problème. Les représentant·e·s des partis traditionnels ont vite présenté un nombre suffisant de signatures, le Président sortant aussi (et pourtant l’implantation locale de son mouvement n’est pas forcément une référence). On n’a guère entendu de plaintes de leur part.
Reste les pleurnicheries habituelles, souvent venus de la part des extrêmes. Il est étonnant qu’une Le Pen, ou un Mélenchon, impliqués dans la vie politique depuis longtemps, qui en sont tous les2 à leur troisième tentative, aient encore une fois faut preuve d’un amateurisme criant sur cette question. On peut supposer que cette stratégie soit délibérée, afin de passer pour des victimes du système. Tout est bon pour flatter les bas instincts de leur électorat.
Concernant le polémiste de CNews, il découvre visiblement que faire de la politique n’est pas une distraction, et que ça nécessite un peu plus de travail et de fond que de fantasmer sur une France imagée qui n’a jamais existé et de vouloir chasser tout ce qui ne lui plait pas.
Le cas Taubira
Il est évident que sa candidature est en train de tomber à l’eau. Ça ne décolle pas, elle risque fort de ne jamais pouvoir recueillir les parrainages nécessaires. C’est le risque à se déclarer un peu tard, et de se positionner dans un créneau politique déjà sur-représenté. Il y a déjà une baisse du vivier d’élus de gauche, susceptibles de la parrainer. Avec la multiplication des candidatures, le risque était grand pour elle d’être éliminée avant les qualifications. Ça lui évitera au moins de finir dans les limbes du classement.
Pourtant, forte des votes de la Primaire Populaire, elle pouvait espérer mieux que ça. Mais, avec un process’ si tardif, si mal ficelé et de toute façon rejeté par les principales et principaux interessé·e·s, ça ne pouvait que foirer. Cette primaire aurait eu du sens si et seulement si elle avait eu lieu plus tôt, et si tout le monde avait joué le jeu. Pour la gauche de toute façon, on sait depuis longtemps que c’est mort.
De toute façon, le Conseil Constitutionnel se prononcera en temps voulu. D’ici-là, profitez bien des lamentations des uns et des autres. Et dans 5 ans, rassurez-vous, vous aurez exactement les mêmes.
« On peut supposer que cette stratégie soit délibérée, afin de passer pour des victimes du système »
Je suis à peu près sûre que c’est le cas, au moins pour Le Pen qui ramène ça sur le tapis à chaque élection.
On est d’accord. Et je suis aussi d’accord avec Elodie : le vieux Le Pen nous faisait déjà le coup avant la guerre.